Accro aux pruneaux ? Votre microbiote vous dit merci, et votre santé aussi !
Les bénéfices santé des pruneaux chez les femmes ménopausées seraient liés à leurs effets positifs sur le microbiote intestinal. C’est ce que suggère une étude menée par des chercheurs américains 1.
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A propos de cet article
Délicieux, riches en fibres et en antioxydants, bons pour le transit, le cœur, les vaisseaux, la santé osseuse, excellents alliés pour perdre du poids… côté bénéfices santé, les pruneaux ont tous les voyants au vert !
Pruneaux : un mode d’action encore mystérieux…
L'incorporation de ces fruits secs à l'alimentation des femmes ménopausées ne dérogent pas à la règle. Les bénéfices des pruneaux sur la santé des femmes ménopausées, en particulier la santé osseuse, sont bien documentés, mais leurs modes d’action – notamment par l’intermédiaire du microbiote intestinal – comportent de nombreuses zones d’ombres.
Quels sont exactement les effets de ces fruits secs sur les bactéries de l’intestin pendant la ménopause ? C’est la question à laquelle une équipe de chercheurs américains a tenté de répondre.
Ils ont recruté 143 femmes ménopausées âgées de 55 à 75 ans qu’ils ont réparties au hasard dans 3 groupes différents :
- un dans lequel elles devaient manger 4 à 6 pruneaux par jour (50 g),
- un autre où elles devaient en manger 10 à 12 (100 g)
- et un troisième où elles n’en mangeaient pas (groupe contrôle).
Avant et après l’expérimentation, les scientifiques ont recueilli les selles des volontaires pour analyser et comparer l’évolution de leurs microbiotes.
Ostéoporose : les pruneaux ont tout bon !
Une femme sur 3 est atteinte d’ostéoporose après la ménopause. Les pruneaux pourraient-ils être des alliés pour lutter contre ce fléau ? C’est ce que suggère une revue des études 2 menées sur ce sujet. Selon ses auteurs, une consommation régulière de ces fruits secs pourrait :
- prévenir et diminuer la perte osseuse,
- améliorer la densité minérale des os et les biomarqueurs osseux,
- exercer des effets anti-inflammatoires (intéressant quand on sait que l’inflammation est un facteur de risque d’ostéoporose !),
- supprimer la production de cytokines (les messagers pro-inflammatoires du corps),
- augmenter les enzymes antioxydantes (qui luttent contre les effets oxydants de l’inflammation).
Davantage de bactéries intestinales bénéfiques
Ils ont également prélevé des échantillons de sang et d’urine pour doser les marqueurs de l’inflammation (un facteur de risque de nombreuses maladies) et les « métabolites phénoliques ».
Les métabolites phénoliques sont des composés bénéfiques issus de la dégradation des antioxydants (polyphénols). Le niveau de métabolites phénoliques urinaires reflète le niveau d’activité des bactéries du microbiote capables de dégrader les polyphénols.
Après 12 mois d’expérimentation, les résultats indiquent que les femmes des groupes « pruneaux » présentent des modifications significatives dans leur microbiote par rapport à celles du groupe contrôle. Ces modifications sont différentes selon les doses (50 ou 100 g).
Les analyses des chercheurs montrent notamment un enrichissement en bactéries de la famille des Lachnospiraceae, déjà connues pour leur capacité à maintenir la barrière intestinale.
Des effets anti-inflammatoires médiés par le microbiote
Il apparaît dans l’étude que les Lachnospiraceae sont capables de métaboliser les polyphénols du pruneau et de fermenter leurs fibres pour produire des (sidenote: Acides Gras à Chaîne Courte (AGCC) Les acides gras à chaîne courte sont une source d’énergie (carburant) des cellules de l’individu, ils interagissent avec le système immunitaire et sont impliqués dans la communication entre l’intestin et le cerveau. Silva YP, Bernardi A, Frozza RL. The Role of Short-Chain Fatty Acids From Gut Microbiota in Gut-Brain Communication. Front Endocrinol (Lausanne). 2020;11:25. ) qui ont des propriétés anti-inflammatoires. Les calculs montrent en effet que la présence de certaines de ces bactéries est corrélée négativement aux marqueurs de l’inflammation et positivement aux métabolites phénoliques.
Selon les chercheurs, en fournissant des fibres et des polyphénols, les pruneaux exercent une pression de sélection qui favorise durablement les bonnes bactéries, ce qui pourrait expliquer leurs bénéfices sur la santé.
A garder en tête en cas de fringale de sucre !