Infertilité : des bactéries et des virus vaginaux co-impliqués
Chaque type d’infertilité aurait ses propres déséquilibres en termes de microbiote vaginale. Et ses propres duos de virus et bactéries qui participeraient, de concert, à la dysbiose… et peut-être aux difficultés à tomber enceinte ?
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A propos de cet article
L'infertilité, sujet sensible qui touche plus de 15 % des couples en âge de procréer, pourrait (aussi) trouver sa source dans notre microbiote vaginal !
17,5 % L’infertilité concerne environ 17,5% de la population adulte – soit environ une personne sur six dans le monde -. Sa prévalence varie peu d’une région à l’autre ou selon la richesse d’un pays. ²
48 millions L’infertilité concerne 48 millions de couples dans le monde. Les causes, parfois inexpliquées, incluent des facteurs hormonaux, génétiques ou environnementaux affectant les hommes comme les femmes. ³
L’idée, déjà évoquée dans la fécondation in vitro (FIV) ou l’infertilité en général, est confortée par une étude 1 menée auprès de 136 Mexicaines diagnostiquées avec une infertilité primaire (pas de grossesse après 12 mois de tentatives) ou secondaire (difficulté à retomber enceinte après une première grossesse).
Les chercheurs ont passé au crible les prélèvements vaginaux de ces femmes pour mieux comprendre ce qui se passe vraiment dans leur microbiote, et le lien avec la fertilité.
Plus d’années, moins de lactobacilles
Tout d'abord, l’âge se révèle être un facteur crucial. Plus une femme est âgée, plus elle risque de souffrir d’infertilité primaire, tandis que l’infertilité secondaire semble davantage toucher les femmes plus jeunes. Or, on sait depuis longtemps que le microbiote vaginal évolue avec l'âge, les bactéries bénéfiques du vagin (les fameux Lactobacillus) perdant progressivement leur hégémonie et concédant du terrain à des bactéries moins favorables. Pour les chercheurs, ces changements pourraient en partie expliquer pourquoi il devient plus difficile de tomber enceinte naturellement (ou même avec assistance médicale), lorsque l’on commence à avoir quelques décennies au compteur.
Deux infertilités, deux microbiotes différents
Mais surtout, les chercheurs montrent que les femmes souffrant d’infertilité primaire et celles diagnostiquées pour une infertilité secondaire présentent des microbiotes vaginaux différents.
- Chez les femmes souffrant d’infertilité primaire, les Lactobacillus bénéfiques, bien qu’encore majoritaires, ont perdu de leur superbe au profit de bactéries dont notre vagin se passerait bien, comme le duo Gardnerella vaginalis et Fannyhessea vagina, impliqué dans des (sidenote: Vaginose bactérienne La vaginose bactérienne (VB) est un type d'inflammation vaginale causée par un déséquilibre des espèces de bactéries qui sont normalement présentes dans le vagin. ) . Mais ce n’est pas tout : la présence de G. vaginalis semble être fortement associée à l’infection par le papillomavirus humain (HPV). De sacrées associations de malfaiteurs !
- Chez les femmes souffrant d’infertilité secondaire, la flore est également perturbée, mais différemment : G. vaginalis va souvent de pair avec le virus de l’herpès ; des bactéries responsables d’infections sexuellement transmissibles sont également présentes.
D’où l’importance, pour les auteurs, d’avoir non seulement les bactéries pathogènes en ligne de mire, mais aussi les virus car ils semblent travailler de concert, avec un impact cumulatif sur l’infertilité. L’espoir reste néanmoins de mise : le microbiote vaginal devrait permettre de mieux comprendre l’infertilité et de proposer des traitements plus personnalisés.