Microbiote vaginal #11
Par le Pr. Markku Voutilainen
Faculté de médecine de l’Université de Turku ; gastro-entérologie, Hôpital universitaire de Turku, Finlande
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Chapitres
A propos de cet article
Auteur
Dysbiose vaginale et échecs d'implantation à répétition
Fu M, Zhang X, Liang Y, et al. Alterations in vaginal microbiota and associated metabolome in women with recurrent implantation failure. mBio 2020 ; 11 : e03242-19.
Les échecs d’implantation à répétition (EIR) sont définis par l’absence de grossesse clinique après le transfert d’au moins quatre embryons de bonne qualité chez une femme âgée de moins de 40 ans. Des facteurs embryonnaires et utérins ou des maladies systémiques maternelles peuvent être à l’origine des EIR, mais chez certaines femmes, l’étiologie ne peut être identifiée. Les auteurs se sont concentrés sur le microbiote vaginal et le métabolome des femmes présentant des EIR. Ils ont constaté que ces dernières souffraient de dysbiose vaginale et avaient des bactéries plus diversifiées et abondantes avec une augmentation de nombreuses bactéries anaérobies et aérobies qui pourraient être liées, respectivement, à une vaginose bactérienne et à une vaginite aérobie ou à une infection urinaire. À l’inverse, leur microbiote vaginal présentait une diminution du genre Lactobacillus (LB), la quantité de L. iners était réduite et L. crispatus était l’espèce la plus abondante dans le groupe EIR. L’augmentation de la diversité bactérienne vaginale, la déplétion en LB et les modifications métaboliques liées pourraient constituer des biomarqueurs pour prédire le risque d’EIR.
Rôle du microbiote vaginal dans les infections urinaires
Lewis A, Gilbert NM. Roles of the vagina and the vaginal microbiota in urinary tract infection: evidence from clinical correlations and experimental models. GMS Infect Dis 2020 ; 8 : Doc02.
Cette revue résume le rôle joué par le microbiote vaginal dans les infections urinaires (IU). En effet, de plus en plus d’éléments indiquent que le vagin pourrait servir de réservoir aux bactéries uropathogènes et augmenter la prédisposition aux IU. Escherichia coli est la cause la plus fréquente d’IU et peut coloniser le vagin, phénomène pouvant être accentué si la colonisation vaginale par Lactobacillus (LB) est réduite. Certaines bactéries vaginales sont fréquemment détectées dans les urines mais leur caractère uropathogène est sous-évalué car elles sont difficiles à détecter en pratique clinique de routine. Par exemple, la vaginose bactérienne (VB) est caractérisée par la présence de bactéries anaérobies à Gram négatif et d’espèces appartenant aux phyla Actinobacteria et Firmicutes, associée à une réduction de LB, et les patientes atteintes de VB présentent un risque plus élevé d’IU. Gardnerella vaginalis est détectée dans la VB et peut causer une IU aiguë ou récidivante. Les streptocoques du groupe B pourraient être à l’origine à la fois d’une vaginite aérobie et d’une IU. Pour finir, certaines bactéries vaginales pourraient pénétrer dans les voies urinaires et y transiter brièvement, causer une immunomodulation ou des lésions et déséquilibrer les interactions hôte-pathogène influençant ainsi l’issue de l’uropathogenèse.