Implication du microbiote vaginal dans la vaginose bactérienne et la candidose vaginale
Revue de presse
Par le Pr. Markku Voutilainen
Faculté de médecine de l’Université de Turku ; gastro-entérologie, Hôpital universitaire de Turku, Finlande
en_sources_title
en_sources_text_start en_sources_text_end
Chapitres
A propos de cet article
Auteur
Le microbiote vaginal se divise en cinq grands sous-types (community state types 5 [CST], types d’états communautaires), dont quatre sont composés d’espèces de Lactobacillus. Le système immunitaire inné, les cellules épithéliales, les récepteurs de type Toll et les peptides antimicrobiens naturels sont d’autres composants du système de défense contre les agents pathogènes. Le genre Lactobacillus joue un rôle central dans les mécanismes de défense vaginaux par la production d’acide lactique et de bactériocines ainsi que dans la prévention de l’adhésion des bactéries pathogènes. La vaginose bactérienne (VB) se caractérise par une prolifération de micro-organismes pathogènes et la constitution d’un biofilm polymicrobien qui adhère à l’épithélium vaginal. Les bactéries Gardnerella constituent l’espèce prédominante de ce biofilm et sont les plus virulentes. Le traitement de la VB inclut métronidazole, clindamycine ou tinidazole. De nombreux isolats de Gardnerella et d’autres agents pathogènes sont résistants au métronidazole.
Un traitement adjuvant, notamment par probiotiques du genre Lactobacillus, pourrait renforcer l’effet thérapeutique du métronidazole. Des études visant à comprendre les interactions polymicrobiennes entre les agents pathogènes vaginaux pourraient permettre de développer des traitements basés sur l’écologie vaginale.
Candida albicans (CA) est présent dans le microbiote vaginal d’environ 30 % des femmes. Sur 255 femmes en âge de procréer non enceintes, 42 (16 %) étaient colonisées par CA. Les microbiotes vaginaux les plus courants ont été classés ainsi : prédominance de Lactobacillus crispatus (20 %), prédominance de L. iners (39 %) et divers (38 %). CA a été plus fréquemment retrouvé chez les femmes noires et dans les communautés dominées par L. iners que chez les femmes blanches et dans les communautés avec une prédominance de L. crispatus. In vitro, L. crispatus a produit davantage d’acide lactique et a inhibé plus significativement la croissance pH-dépendante de CA. La principale conclusion de ce travail est que les espèces du genre Lactobacillus ont des interactions différentes avec CA, et que L. crispatus pourrait prévenir la colonisation de CA plus efficacement que L. iners grâce à une production d’acide lactique plus importante.