Modulation du microbiote intestinal dans les troubles du métabolisme et l’hépatite alcoolique
Revue de presse
Par le Pr. Markku Voutilainen
Faculté de médecine de l’Université de Turku ; gastro-entérologie, Hôpital universitaire de Turku, Finlande
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L’impact de l’exercice physique sur le microbiote intestinal a été évalué chez des hommes prédiabétiques. Les répondeurs à l’exercice physique ont vu leur taux d’insuline à jeun et leur résistance à l’insuline (HOMA-IR) diminuer, alors que chez les non-répondants, ce taux est resté inchangé ou s’est même détérioré. L’exercice physique a entraîné une augmentation de l’abondance de Firmicutes, Bacteroides et Proteobacteria. Les altérations du microbiote intestinal étaient corrélées à la réduction de l’indice HOMA-IR. La synthèse de l’ADN, le métabolisme des acides aminés (AA) et la synthèse des acides gras à chaîne courte (AGCC) ont été améliorés chez les répondeurs. Chez les non-répondeurs, la fermentation des AA a abouti à la production de gaz coliques et de composés nocifs, associés à une augmentation de la résistance à l’insuline. Une augmentation des taux sériques d’acides gras à chaîne courte, mais une diminution des acides aminés à chaîne ramifiée (AACR) et des acides aminés aromatiques n’étaient présentes que chez les répondeurs. Les AGCC jouent un rôle bénéfique dans le métabolisme énergétique et celui du glucose, alors qu’une quantité accrue d’AACR est associée à une résistance à l’insuline.
En conclusion, le microbiote intestinal des répondeurs à l’exercice physique est associé à une plus grande capacité de production d’acides gras à chaîne courte, mais également à une dégradation accrue des AACR, alors que le microbiote des non-répondeurs produit des composés nocifs du point de vue métabolique.
Les patients atteints d’hépatite alcoolique (HA) présentent une concentration fécale plus importante d’Enterococcus faecalis (EF), 80 % des patients étant positifs. Des souris axéniques soumises à un régime à base d’éthanol ont été colonisées avec des selles de patients atteints d’HA contenant des bactéries EF produisant de la cytolysine (CL +). Les souris infectées avec des selles CL + ont développé des lésions hépatiques induites par l’éthanol plus sévères. Celles présentant une prolifération d’entérocoques intestinaux et soumises à un régime à base d’éthanol ont reçu des bactériophages détruisant les EF CL +. Leur atteinte hépatique était moins sévère. La phagothérapie pourrait donc atténuer l’atteinte hépatique liée à l’éthanol provoquée par les EF CL + et améliorer le pronostic de l’HA sévère.