Microbiote cutané : quel rôle dans l’eczéma atopique et l’acné ?
Revue de presse
Par le Pr. Markku Voutilainen
Faculté de médecine de l’Université de Turku ; gastro-entérologie, Hôpital universitaire de Turku, Finlande
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Les auteurs ont comparé le microbiote de patients souffrant d’eczéma atopique (EA) ou de psoriasis à celui de volontaires sains. Ils ont détecté respectivement 26 et 24 micro-organismes typiques de l’EA et du psoriasis. Les taxa les plus discriminants pour l’EA appartenaient au genre Staphylococcus, et les micro-organismes les plus discriminants pour le psoriasis étaient Corynebacterium simulans, Neisseriaceae spp., C. kroppenstedtii, Lactobacillus spp. et L. iners.
L’EA se caractérise par une abondance de S. aureus. Dans le psoriasis, de nombreuses bactéries différentes peuvent être impliquées, notamment Corynebacterium. La disparition de Lactobacillus est typique des deux maladies. Dans l’EA, on retrouve typiquement une perte de bactéries anaérobies strictes avec une diminution de la production d’acide lactique et d’acides gras à chaîne courte, ce qui entraîne une augmentation du pH de la peau. Les interactions microbiote-hôte sont importantes tant pour l’homéostasie de la peau que pour la pathogenèse de la maladie.
Les interactions entre la peau et le microbiote cutané sont essentielles pour différencier les bactéries commensales des micro-organismes pathogènes. Pendant la puberté, une surcolonisation des unités pilo-sébacées (UPS) de la peau par Cutibacterium acnes (CUA) peut causer de l’acné. Certaines souches de S. epidermidis modulent les réactions immunitaires innées de l’hôte, et certains isolats exercent une activité antimicrobienne contre CUA. Réciproquement, certaines souches de CUA exercent une activité antimicrobienne contre S. epidermidis, qui peut également contrôler la prolifération de CUA par l’intermédiaire de l’acide succinique. L’utilisation d’antibiotiques topiques peut être à l’origine du développement de souches antibiorésistantes de CUA et de S. epidermidis. N’éliminer que CUA peut conduire à la prolifération de S. aureus et S. epidermidis, ce qui peut augmenter le risque d’infections. Lactobacillus pourrait être efficace dans l’acné et d’autres maladies dermatologiques inflammatoires. Les auteurs suggèrent qu’une supplémentation orale ou topique régulière du microbiote cutané pourrait constituer une option thérapeutique dans l’acné.