Microbiote et cancer du sein
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde. Outre les facteurs génétiques et les facteurs de risque déjà identifiés que sont le tabac et l’alcool, d’autres éléments moins connus interviennent très certainement. Récemment, plusieurs études ont pointé du doigt le rôle direct et indirect des microbiotes dans le développement du cancer du sein. Explications13.
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A propos de cet article
Avant la ménopause, les estrogènes sont synthétisés par les ovaires ; puis d’autres tissus (tissu adipeux, cerveau, hypothalamus) prennent le relais. Une partie des estrogènes produits sont soumis à des réactions chimiques de détoxification par le foie (qui rend les molécules inoffensives pour le corps) avant d’être excrétés dans la bile. Ils passent alors dans l’intestin où ils sont « déconjugués » par le microbiote avant d’être réabsorbés par les tissus ou libérés dans la circulation sanguine. Selon la composition du microbiote, la réabsorption aboutit à la remise en circulation de métabolites hormonaux à l’activité estrogénique différenciée. Le risque de cancer du sein dépendrait, en partie, de la nature et du rapport entre métabolites et estrogènes.
Cette activité de « déconjugaison » est dirigée par des gènes bactériens, en particulier par une enzyme qui participe à la dégradation des sucres complexes et dont l’activité peut être modulée par l’alimentation et le microbiote intestinal. Bloquer l’activité de cette enzyme pourrait alors réduire la remise en circulation d’estrogènes actifs et atténuer le risque de cancer du sein. C’est l’hypothèse que des scientifiques Américains testent actuellement sur des souris.
Un microbiote dans le sein
Certains chercheurs ont par ailleurs découvert un microbiote dans le tissu mammaire, dont la composition – et plus précisément l’abondance ou la pauvreté en certaines familles bactériennes – serait différente selon que la femme est atteinte ou non d’un cancer du sein. D’autres ont fait une découverte similaire au niveau du microbiote intestinal, dont la composition varierait selon le stade cancéreux. L’altération du microbiote intestinal (dysbiose) comme point de départ du cancer du sein est d’ailleurs une piste qu’envisagent sérieusement les chercheurs.
Des liens entre microbiotes ?
Pour l’heure, toutes ces hypothèses constituent des voies de recherche à explorer. Les travaux ultérieurs devront s’attacher à découvrir s’il existe des liens entre les différents microbiotes les amenant à agir de concert pour engendrer un environnement propice au développement d’un cancer du sein.
CHIFFRES CLÉS - LE CANCER DU SEIN:
54 000 nouveaux cas/an en France (Source : INCa, Santé Publique France)
1 cancer féminin sur 4 à travers le monde (Source : IARC | OMS)
571 000 décès/an dans le monde (Source : IARC | OMS)