Microbiote, asthme et antibiotique : une histoire de nez !
On le sait, la prise d’antibiotiques chez le nourrisson exposerait à un risque plus fort d’asthme par la suite, mais la science peine à expliquer le mécanisme. Une des pistes serait sous notre nez, ou plutôt dedans ! Le microbiote nasal semblerait en effet fortement impliqué.
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A propos de cet article
Même si l’adage : « Les antibiotiques, c’est pas automatique ! » est ancré dans nos têtes, leurs usages en dehors de traitements d’infections bactériennes restent encore trop importants, avec des conséquences sur la santé. En effet, une exposition aux antibiotiques durant les premiers mois de vie pourrait être associée au développement d’un asthme par la suite, une maladie inflammatoire du (sidenote: https://www.who.int/news-room/q-a-detail/asthma ) . Or, les microbiotes intestinal et nasal sont reconnus comme facteurs de risque de développement et de sévérité de la maladie. Sachant que les antibiotiques vont altérer les communautés bactériennes, des chercheurs se sont demandé si l’altération du microbiote nasal pouvait expliquer l’apparition d’un asthme infantile.
Les antibiotiques sauvent des vies ! Saviez-vous qu’ils ont aussi un impact sur votre microbiote ? Saviez-vous que l’usage abusif ou excessif des antibiotiques peut engendrer une résistance aux antimicrobiens ? Connaissez-vous la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW) ? Découvrez toutes les informations sur cette page dédiée:
Antibiotiques : quels impacts sur le microbiote et notre santé ?
Lien antibiotiques-asthme établi
Une équipe a recherché chez environ 700 enfants le lien entre l’exposition d’antibiotiques avant 1 an et le développement d’un asthme à 7 ans. Au total, la moitié des enfants avaient reçu des antibiotiques de 0 à 11 mois et presque 8% d’entre eux avaient développé un asthme par la suite. Cette proportion passait à plus de 11% chez ceux traités avec 2 ou plusieurs antibiotiques avant 11 mois, soit une augmentation de 4% du risque de développer un asthme par rapport aux enfants sans d’antibiotique.
Moraxella, la grande absente du nez
Les chercheurs ont observé que le microbiote du nez évoluait au cours des 2 premières années de vie ; de plus, une antibiothérapie avant 1 an impactait la flore nasale des bébés, d’autant plus fortement que le nombre de traitements augmentait. En particulier, l’absence dans le nez de Moraxella - une bactérie souvent associée aux maladies respiratoires – semblait signer une prise précoce et importante d’antibiotiques. Leur utilisation avant 1 an aurait donc des effets néfastes à long terme sur le microbiote nasal, facilitant ainsi la cascade d’évènements qui conduirait au développement de l’asthme. Même si d’autres acteurs seraient impliqués (comme le microbiote intestinal ou le système immunitaire), ces résultats vont dans le sens des recommandations actuelles encourageant un usage raisonné des antibiotiques, en particulier chez les nourrissons.
Qu'est-ce que la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens ?
Depuis 2015, l’OMS organise chaque année la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW), qui a pour but de mieux faire connaître le phénomène mondial de résistance aux antimicrobiens.
La résistance aux antimicrobiens survient lorsque les bactéries, les virus, les parasites et les champignons évoluent et résistent aux effets des médicaments. En raison de cette pharmacorésistance, les antibiotiques et autres médicaments antimicrobiens perdent leur efficacité et les infections deviennent plus difficiles, voire impossibles à traiter, ce qui augmente le risque de propagation des maladies, de pathologie grave et de décès.
Organisée du 18 au 24 novembre, cette campagne invite le grand public, les professionnels de santé et les décideurs politiques à faire un usage raisonné des antibiotiques, des antiviraux, des antifongiques et des antiparasitaires afin de prévenir le développement accru de la résistance aux antimicrobiens.