La piste probiotique
Bien qu’ils ne fassent pas partie du traitement standard des gastroentérites, les probiotiques7 pourraient bien avoir leur place dans la prise en charge des patients souffrant de diarrhée aiguë, sous réserve que la/les souche(s) utilisée(s) ai(en)t été identifiée(s) comme apte(s) à agir sur les symptômes.
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Chapitres
A propos de cet article
Le recours aux probiotiques connaît une forte progression depuis plusieurs années. Les travaux de plus en plus nombreux sur ces micro-organismes « bienfaiteurs » ont largement contribué à cette tendance. Mais n’est pas « probiotique » qui veut : il faut survivre dans le tube digestif, résister à l’acidité gastrique et aux enzymes digestives, peupler temporairement l’intestin et avoir montré patte blanche : seuls les micro-organismes qui ne se dégradent pas, inoffensifs pour l’organisme et capables d’atténuer les symptômes peuvent prétendre à l’appellation. Ils sont généralement vendus sous forme de compléments alimentaires ou de médicaments, selon leur degré d’action sur les signes et leur innocuité. Composés d’une ou plusieurs souches ou d’un mélange de plusieurs espèces, ils se présentent sous diverses formes : gélules, poudres à diluer, poudres orodispersibles, comprimés...
Deux espèces sur le podium
Une revue de la littérature scientifique évaluant l’intérêt des probiotiques dans la prévention et le traitement des troubles gastro-intestinaux pédiatriques montre que les bénéfices semblent propres à chaque souche et dépendent de la nature de l’infection8. Pour l’heure, deux micro-organismes semblent agir efficacement sur les symptômes des gastroentérites en réduisant leur durée : la levure Saccharomyces boulardii ainsi que la bactérie Lactobacillus rhamnosus GG (LGG). De façon générale, ces probiotiques amélioreraient les symptômes d’une manière d’autant plus efficace qu’ils sont administrés à un stade précoce de l’infection, et que celle-ci est d’origine virale. En cas de diarrhée associée à la prise d’antibiotiques, S. boulardii et L. rhamnosus GG auraient aussi une action bénéfique. Concernant la prévention des rechutes lors des infections à Clostridium difficile et la prévention de la diarrhée du voyageur, seul S. boulardii agirait sur les symptômes.
Plus vite sur pieds !
En cas de gastroentérite à rotavirus, ces probiotiques réduisent d’un jour ou deux la durée de la diarrhée2. Ils agiraient en diminuant le taux de molécules favorisant le processus inflammatoire, en stimulant la réponse immunitaire et en favorisant la prolifération et/ou la migration des cellules de l’intestin chargées du transport des nutriments, facilitant ainsi l’absorption du glucose – et donc de l’eau. Au-delà de la prévention des diarrhées chez les enfants sous antibiotiques ou hospitalisés, ces souches (S. boulardii entre autres) préviennent 85 % des épisodes diarrhéiques liés à la consommation d’aliments ou d’eau contaminés9 (diarrhée du voyageur). Pour être efficaces, ces traitements doivent être pris quelques jours avant le départ et pendant toute la durée du voyage, voire après.
2 Beaugerie L, Sokol H. Acute infectious diarrhea in adults: epidemiology and management. Presse Med. 2013 Jan
7 Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), il s’agit de « micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé »
8 Hojsak I. Probiotics in Children: What Is the Evidence? Pediatr Gastroenterol Hepatol Nutr. 2017 Sep
9 Mc Farland LV. Are probiotics and prebiotics effective in the prevention of travellers’ diarrhea: A systematic review and meta-analysis. Travel Med Infect Dis. 2018 Sep 29.
19 Steffen R et al. Traveler’s diarrhea: a clinical review. JAMA. 2015 Jan 6