Choc toxique menstruel : comment le prévenir via le microbiote vaginal ?
Redouté par les femmes utilisatrices de tampons ou de coupes menstruelles, le choc toxique peut s’avérer fatal. Pour le prévenir, des gestes simples sont recommandés. Des alliés invisibles au sein de la flore vaginale pourrait être d’une grande aide…
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A propos de cet article
Pratiques et discrets, les tampons et coupes menstruelles sont largement utilisés par les femmes lors de leurs règles. Avec néanmoins un revers de la médaille, surtout quand ces dispositifs ne sont pas changés régulièrement : la stagnation de sang et la création d’un milieu favorable à la multiplication de bactéries. Et si cette bactérie s’appelle S. aureus, le risque est alors celui d’un choc toxique menstruel. 1
1 à 3 femmes sur 100 000 utilisant des dispositifs intravaginaux (tampons, coupes) sont exposées à un risque de syndrome de choc toxique menstruel.
x2 à x3 Le risque de syndrome de choc toxique est multiplié par 2 lorsqu’on garde un tampon plus de 6 heures, et par 3 quand le tampon est porté toute la nuit.
Souvent présente sur la peau mais plus rarement dans le vagin, S. aureus sécrète une toxine particulièrement virulente capable de s’attaquer à nos organes les plus vitaux comme le foie, les reins ou encore les poumons. Au départ, tout commence par une forte fièvre et/ou des éruptions cutanées, avec parfois une baisse de tension. Dans les cas où la toxine gagne les organes et entraîne leur défaillance, un coma et un décès sont possibles.
Des gestes simples pour éviter le choc toxique menstruel
Heureusement, le choc toxique menstruel demeure rare. Aujourd’hui, 1 à 3 femmes sur 100 000 utilisant des dispositifs intravaginaux (tampons, coupes) seraient touchées aux États-Unis. Soit bien moins que dans les années 1980, où la commercialisation de tampons en fibres de carboxyméthylcellulose à haute absorption avait conduit à une épidémie de cas (10 femmes pour 100 000). Leur retrait au profit de tampons en cellulose ou en fibres de coton a permis de faire baisser les chiffres. 2
Le risque peut être encore réduit en adoptant des gestes simples, qui facilitent l’évacuation des potentielles S. aureus vaginales 3 :
• Suivez les instructions indiquées sur la boite du produit ;
• Lavez-vous les mains avant et après avoir utilisé un tampon/coupe ;
• N'utilisez des tampons ou coupes que lorsque vous avez vos règles et pas en dehors de cette période ;
• Le jour, changez son tampon ou videz (et lavez soigneusement !) sa coupe toutes les 4 à 6 heures, si vous avez opté pour ce type de dispositifs ;
• La nuit, privilégiez les serviettes hygiéniques ou les culottes menstruelles. Car ce n’est pas tant le tampon ou la coupe qui sont responsables du choc toxique que leur mésusage ;
• Contactez votre médecin si vous ressentez des douleurs, de la fièvre ou d'autres symptômes inhabituels.
Le rôle du microbiote vaginal
Enfin, une récente étude indique que le microbiote vaginal pourrait aussi participer à la prévention. 1 Toutes les femmes n’ont pas le même microbiote vaginal et on en recense 5 grands types :
- 3 jugés sains, respectivement dominés par Lactobacillus crispatus, L. gasseri et L. jensenii ;
- un considéré comme un état transitoire, dominé par L. iners ;
- un jugé déséquilibré, composé d’une grande variété de bactéries dont Gardnerella vaginalis, et associée à la vaginose bactérienne.
Une récente étude montre que les deux derniers types pourraient favoriser le choc toxique. A l’inverse, les microbiotes dominés par L. crispatus, L. gasseri et L. jensenii seraient protecteurs, parce qu’ils acidifient le milieu vaginal (ce que S. aureus n’apprécie guère) et sans doute via d’autres mécanismes complexes. La bactérie L. jensenii se révèle d’ailleurs particulièrement protectrice. L’étude l’envisage même comme un potentiel probiotique pour les femmes ayant déjà vécu un choc toxique et voulant se prévenir d’une récidive.