Troubles métaboliques et TMF
Diabète, hypertension, maladies cardiovasculaires... Les médicaments ont montré leurs limites dans la prise en charge de ces maladies liées au surpoids et à la sédentarité.
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Chapitres
A propos de cet article
Chez l’animal, le caractère physique « obèse » ou « mince » peut être transféré par transplantation de microbiote fécal avec un lien de cause à effet clairement établi. Chez l’homme, c’est un peu plus complexe que cela, mais l’existence d’une dysbiose associée à des troubles métaboliques chez les personnes obèses ou souffrant d’hypertension laisse penser que la TMF pourrait être une piste prometteuse. Des travaux sont en cours pour évaluer les effets de la modification du microbiote intestinal chez les patients atteints du syndrome métabolique17,14.
Des bénéfices mitigés
Deux études cliniques successives ont été réalisées chez des patients obèses présentant un syndrome métabolique. Menée sur un petit groupe d’individus, la première a montré que la greffe de selles prélevées chez des individus minces a amélioré le profil métabolique des receveurs. La seconde, réalisée sur un plus grand nombre de patients, a donné des résultats plus mitigés18. Seuls quelques participants ont vu leur profil métabolique amélioré après la TMF, précisément ceux qui avaient à l’origine un microbiote intestinal peu diversifié : la réponse à la greffe serait donc dépendante du microbiote initial du patient. Les bénéfices n’ont, en revanche, pas résisté à l’épreuve du temps… pas plus que la transformation du microbiote intestinal, rapidement revenu à sa composition initiale.
Des relations complexes
Globalement, ces résultats soulignent la complexité des relations entre le microbiote intestinal et les fonctions métaboliques. D’après certains scientifiques13, la réponse à la greffe, tant sur le plan métabolique que microbien, serait due à des interactions entre le microbiote du donneur et celui du receveur. Plusieurs essais sont en cours pour évaluer la capacité de cette technique à réduire les troubles métaboliques et divers paramètres liés à l’obésité ; leurs résultats, très attendus, devraient ouvrir de nouvelles pistes stratégiques pour traiter le syndrome métabolique.
LA GREFFE DE SELLES, SOLUTION D’AVENIR POUR LUTTER CONTRE LA RÉSISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES ?
- L’antibiorésistance, due à la colonisation de l’intestin par des germes devenus insensibles aux antibiotiques, ne cesse de croître. La solution pourrait-elle venir de la greffe de selles ?
En provoquant une compétition au sein du microbiote intestinal, la greffe de selles entraîne la décolonisation de plusieurs bactéries résistantes à différentes familles d’antibiotiques (Escherichia coli résistante aux céphalosporines, Enterococcus résistant à la vancomycine, ou encore entérobactéries résistantes aux carbapénèmes). Dans un essai clinique comparant une antibiothérapie suivie d’une transplantation fécale à des individus ne recevant aucune intervention, cette stratégie s’est avérée payante (41 % de patients « décolonisés » contre 29 % respectivement)20.
Dans deux autres études prospectives, appliquée seule et sans prétraitement antibiotique, la greffe s’est révélée plus de deux fois plus efficace (jusqu’à 88 %) pour réduire les populations de bactéries résistantes8.
Si les essais en cours, portant sur un plus grand nombre de patients, venaient à confirmer ces excellents résultats, la greffe de selles pourrait contribuer à la résolution d’un fléau sanitaire majeur.
13 Maladies inflammatoires chroniques de l’Intestin (MICI). Inserm. Fév. 2016
17 Metabolic syndrome, or syndrome X, refers to a cluster of physiological and biochemical disorders of lipid, carbohydrate or vascular origin associated to excess weight (French Federation of Cardiology)