La colite récidivante à Clostridium difficile, seule indication validée
Limitées pour l’heure à l’infection récidivante à Clostridium difficile, les indications de la transplantation de microbiote fécal (TMF) pourraient être élargies à d’autres pathologies dans lesquelles l’implication du déséquilibre du microbiote intestinal est désormais avérée.
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A propos de cet article
Première cause de diarrhée liée aux soins
la colite récidivante à C. difficile aurait contaminé, en 2011, plus de 450 000 Américains, parmi lesquels 30 000 seraient décédés. En France, 1 800 décès ont été associés à une infection à C. difficile en 20142. Selon les estimations, 5 % de la mortalité serait directement attribuable à cette souche bactérienne chez les patients hospitalisés.
Jusque dans les années 1990, la colite à C. difficile était une infection assez rare qui ne présentait aucun danger sanitaire particulier : un traitement par antibiotiques suffisait à en venir à bout. Mais en 20 ans la fréquence de cette maladie a plus que doublé, tandis que l’efficacité de l’antibiothérapie a chuté, pour n’atteindre que 20 à 30 % de guérison 8,9. En cause : une forte hausse de la résistance de la bactérie aux antibiotiques. Il a fallu attendre le début des années 2000 et le séquençage du génome de C. difficile pour identifier une souche particulièrement virulente, résistante aux antibiotiques et capable de produire plus de dix fois la quantité de toxines normalement sécrétée par cette bactérie.
Antibiotiques à répétition : la récidive guette !
L’infection survient généralement après la destruction du microbiote intestinal par des cycles répétés de traitements antibiotiques. C. difficile, présente dans le côlon sous forme de spores dormantes, prolifère et se transforme pour produire des toxines responsables d’une inflammation et de diarrhées. C’est paradoxalement avec des antibiotiques qu’est traitée cette infection mais ces médicaments accentuent progressivement l’altération du microbiote intestinal à chaque cycle supplémentaire3 de traitement et entraînent une récidive chez 35 % des patients 2.
La TMF, préférée aux antibios dans les formes récidivantes
La publication en 1958, par le chirurgien Ben Eiseman, de quatre cas de colite pseudomembraneuse guéris par TMF suscite l’intérêt pour cette pratique. Plusieurs articles ont décrit son efficacité chez des patients atteints de la forme récidivante de la maladie. Le véritable tournant survient en 2013, avec la publication du premier essai chez l’Homme. Robuste sur le plan méthodologique, il démontre la supériorité thérapeutique de la TMF sur l’antibiothérapie dans les formes récidivantes et résistantes de colite à C. difficile.
RECOMMANDATIONS INTERNATIONALES CONCERNANT LE TRAITEMENT DE L’INFECTION À C. DIFFICILE
À la suite de la publication de l’étude hollandaise, l’European Society of Clinical Microbiology and Infection (ESCMID) met à jour ses recommandations et intègre la TMF dans la prise en charge de la colite à C. difficile récidivante11.
Un épisode sévère isolé ainsi qu’une première récidive de colite doivent être traités par des antibiotiques oraux.
Ce n’est qu’en cas de seconde récidive qui caractérise la colite à C. difficile récidivante qu’une greffe de selles doit être proposée.
10 https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/1469-0691.12418