Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le microbiote du sexe des hommes (sans jamais oser le demander)
Peu étudié, le microbiote de l’urètre masculin pourrait pourtant venir perturber l'écosystème bactérien vaginal des femmes. Comment ? Vous le saurez en lisant cet article.
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A propos de cet article
Il en est de l’urètre des hommes – ce canal qui traverse le pénis et transporte l’urine et le sperme –. comme de nombreuses autres parties du corps : tout un monde microscopique y vit. Un microbiote qui ne fait en général parler de lui que lorsqu’il est envahi par des bactéries pathogènes qui induisent une douloureuse inflammation, comme la « chaude-pisse » en cas d’infection à gonocoques. Mal compris, peu étudié (on comprend que les volontaires pour un prélèvement par écouvillon soient peu nombreux !), le microbiote de l’urètre masculin vient pourtant de dévoiler quelques-uns de ses secrets grâce au courage de 110 Américains, en bonne santé, qui ont accepté de se prêter « au jeu » d’un prélèvement.
Définition
L’urètre, petit canal qui relie la vessie à l’extrémité du pénis, mesure 15 cm environ chez l’homme, contre 3,5 cm chez la femme.
Des pathogènes de femmes chez certains hommes
Les prélèvements montrent que la plupart de ces hommes abritent une communauté de (sidenote: Micro-organismes Organismes vivants qui sont trop petits pour être vus à l'œil nu. Ils incluent les bactéries, les virus, les champignons, les archées, les protozoaires, etc… et sont communément appelés "microbes". What is microbiology? Microbiology Society. ) relativement simple, comptant dans ses rangs des bactéries amatrices d’oxygène, qui vivent donc probablement à l'extrémité du pénis, proches de l’air libre. Leur présence relativement constante laisse à penser qu’elles constituent une sorte de noyau dur communautaire, garant de la santé de l'urètre du pénis.
Mais certains hommes présentent un ensemble de microorganismes plus complexe, comprenant des bactéries connues pour perturber l'écosystème bactérien vaginal des femmes et créer toutes sortes de troubles (vaginoses, etc.). Ces bactéries pourraient vivre un peu plus profondément dans l'urètre du pénis, loin de toute source d’oxygène. Mais surtout, seuls les hommes ayant déclaré des rapports sexuels vaginaux sont porteurs de ces bactéries pathogènes. De là à imaginer qu’ils les ont rapportées lors d’une « excursion » vaginale, il n’y a donc qu’un pas…
L’urètre des hommes, réservoir à bactéries délétères pour les femmes ?
Au regard des résultats des chercheurs qui ont épluché les pratiques sexuelles déclarées des 110 participants, les comportements sexuels (à savoir les rapports sexuels vaginaux, oraux, rectaux ainsi que leurs combinaisons) au cours des 2 derniers mois expliquaient de l’ordre de 10 % de la variation totale de la composition du microbiote de l'urètre pénien. Dont 4,26 % expliqués par les seuls rapports sexuels vaginaux. Ainsi, des hommes en bonne santé semblent pouvoir être colonisés durablement par des bactéries qu’ils pourraient transmettre à leurs partenaires féminines suivantes. Avec à la clé un risque de vaginose bactérienne pour ces dames. Une question de santé publique sur laquelle l’équipe continue de se pencher, en envisageant d’étudier des couples pour en savoir davantage sur les potentielles transmissions.