Malgré des rapports sexuels fréquents depuis au moins un an, 8 à 12 % des couples en âge de procréer souffrent d’infertilité. Si la FIV est rapidement apparue comme le traitement le plus efficace, certaines femmes ne parviennent pas à tomber enceintes, victimes d’échecs répétés d'implantation (ERI). Troubles hormonaux, vasculaires ou immunitaires ont récemment été pointés du doigt ; mais ils ne suffisent pas à expliquer l’ensemble des échecs d’implantation de l’embryon au cours des FIV. Sachant qu’une dysbiose du microbiote vaginal a déjà été associée à de nombreuses maladies gynécologiques et à divers troubles liés à la grossesse, aurait-elle aussi un rôle dans l’échec des FIV ?
Un microbiote déséquilibré, appauvri en lactobacilles
Pour tester cette hypothèse, le microbiote vaginal de 67 femmes ayant tenté une FIV a été analysé ; parmi ces dernières, 27 souffraient d’ERI inexpliquée et 40 avaient mené leur grossesse à terme après un seul cycle de traitement. Les résultats montrent une dysbiose vaginale chez les femmes victimes d’ERI : une flore microbienne plus diversifiée et abondante, avec davantage de bactéries associées à diverses infections intimes (vaginose bactérienne, vaginite, infection urinaire). Leur microbiote vaginal était, en revanche, relativement moins riche en lactobacilles. Or, selon les calculs des auteurs, le taux de grossesse dépassait 72 % lorsque le microbiote vaginal était dominé à plus de 90 % par les lactobacilles, et tombait à 34 % dans le cas inverse.
Le risque d’échec de FIV bientôt prédictible ?
Enfin, des différences dans le taux de certaines substances produites par leur microbiote vaginal ont également été observées chez les patientes victimes d’ERI. En particulier, une forte diminution de molécules nécessaires à l’implantation de l’embryon et à son développement, dont la baisse était directement associée à la réduction du nombre de lactobacilles. Pour les auteurs, la composition du microbiote vaginal, et plus particulièrement l’appauvrissement en lactobacilles, jouerait un rôle fondamental dans l’échec répété d'implantation de l’embryon. Ils espèrent que ces résultats ouvriront la voie au développement de biomarqueurs capables de prédire le risque d’ERI.