2023 : Ce que les femmes savent (et ignorent) de leur microbiote vaginal Observatoire International des Microbiotes - Archives
Afin de mieux comprendre le niveau de connaissance et les comportements des populations à propos de leur microbiote, le Biocodex Microbiota Institute a confié à Ipsos la réalisation d’une grande enquête internationale menée auprès de 6 500 personnes dans 7 pays (France, Espagne, Portugal, Etats-Unis, Brésil, Mexique et Chine).
Cette enquête exclusive révèle un manque de compréhension général sur la contribution du microbiote vaginal au niveau de la santé. Elle met en exergue le rôle essentiel des professionnels de santé dans l’éducation des patientes, en particulier les plus âgées, sur le rôle du microbiote vaginal et les comportements qu’elles devraient adopter pour le préserver du mieux possible.
- 1. Le microbiote vaginal : un organe peu connu
- 2. Des comportements inappropriés pour préserver le microbiote vaginal
- 3. Les informations fournies par les professionnels de santé restent trop rares, malgré leur nécessité !
- 4. Les femmes de 60 ans et plus sont celles qui en savent le moins sur le sujet
- Méthodologie
1. Le microbiote vaginal : un organe peu connu
Seule 1 femme sur 5 affirme connaître le sens exact du terme « microbiote vaginal ». (21 % contre 18 % toutes catégories confondues).
53 % des femmes indiquent qu’elles n’ont jamais entendu parler du microbiote vaginal. (contre 55 % toutes catégories confondues).
Seule 1 femme sur 2 sait précisément ce qu’est la flore vaginale (49 %), une proportion légèrement plus élevée que le pourcentage obtenu toutes catégories confondues (40 %).
En ce qui concerne le rôle et l’importance du microbiote dans la santé, une grande majorité des femmes savent que le microbiote vaginal agit comme une barrière qui les protège des micro-organismes pathogènes (67 %) et que chaque femme a un microbiote vaginal unique (60 %).
Le microbiote vaginal
En savoir plus...Toutefois, seule 1 femme sur 2 sait que le vagin se nettoie tout seul (52 %) et que de l’enfance à la ménopause, le microbiote vaginal d’une femme ne reste pas le même (52 %).
En ce qui concerne les aspects plus spécifiques, comme l’accouchement, la diversification des bactéries et le déséquilibre du microbiote, le niveau de connaissances chute : seule une femme sur trois sait que les bactéries du microbiote vaginal sont bénéfiques pour le vagin (37 %) et que la vaginose bactérienne découle d’un déséquilibre du microbiote vaginal (35 %).
Une femme sur trois sait également que l’accouchement (par voie basse ou par césarienne) a un impact sur le microbiote intestinal d’un nouveau-né (30 %).
Seulement 27% savent que le microbiote vaginal est équilibré lorsque les bactéries sont peu diversifiées.
2. Comportements inappropriés pour préserver le microbiote vaginal
Lors des questions destinées à évaluer les connaissances sur les bons comportements à adopter pour préserver la santé du microbiote vaginal, les personnes sondées ont obtenu un score moyen relativement faible de 2,8/5.
85 % ont adopté le bon comportement de porter des sous-vêtements en coton mais une proportion modérée de femmes ont adopté des comportements spécifiques pour protéger la santé de leur microbiote vaginal.
Près d’1 femme sur 2 indique qu’elle prend des douches vaginales (45 %) alors qu’il s’agit d’une mauvaise chose pour le microbiote vaginal.
Seulement 41 % indiquent qu’elles ont pris des probiotiques et/ou des prébiotiques (par voie orale ou vaginale).
Les probiotiques : c’est quoi au juste ?
En savoir plus...3. Les informations fournies par les professionnels de santé restent trop rares, malgré leur nécessité !
Moins d’une femme sur deux indique que son médecin lui a déjà expliqué comment préserver l’équilibre de son microbiote vaginal ou a été sensibilisée à l’importance de préserver autant que possible l’équilibre de son microbiote vaginal.
Pour finir, 1 femme sur 3 affirme que son médecin lui a expliqué ce qu’était le microbiote vaginal et son rôle (35 % et seulement 14 % ont eu des explications plusieurs fois).
86 % des femmes interrogées aimeraient être plus informées sur l’importance du microbiote vaginal et son impact sur la santé.
4. De réelles différences selon le profil des personnes interrogées : les femmes de 60 ans et plus sont celles qui en savent le moins sur le sujet
Même si les femmes de 60 ans et plus arrivent à un âge où les problèmes de santé vont, pour la plupart d’entre elles, prendre de l’importance, ce sont pourtant elles qui en savent le moins sur le sujet.
Seulement 40 % d’entre elles connaissent le microbiote vaginal (contre 47 % toutes catégories confondues).
Focus: les femmes et leurs microbiotes
En savoir plus...Les femmes de 60 ans et plus sont celles qui ont le moins de connaissances sur le microbiote vaginal, avec un score moyen de 3,3/8 (contre 3,6/8 toutes catégories confondues). Par exemple, moins d’1 femme sur 4 de 60 ans et plus (23 %) sait que le microbiote vaginal est équilibré lorsque les bactéries sont peu diversifiées (contre 27 % toutes catégories confondues).
En ce qui concerne l’adoption de comportements appropriés pour préserver l’équilibre du microbiote vaginal, les femmes de 60 ans et plus sont, avec le groupe des femmes de moins de 25 ans, celles qui ont adopté le moins de comportements appropriés.
Moins d’une femme sur deux âgée de 60 ans et plus utilise un nettoyant sans savon (49 % contre 52 % toutes catégories confondues).
Seule 1 femme sur 4 âgée de 60 ans et plus indique que son médecin l’a sensibilisée à la question du microbiote vaginal et de son rôle (29 % contre 35 % toutes catégories confondues).
90 % des femmes de 35 à 44 ans déclarent qu’elles voudraient avoir plus d’informations par leurs professionnels de santé sur l’importance du microbiote vaginal et de son impact sur la santé, seulement 79 % des femmes de 60 ans et plus le souhaiteraient également.
Seulement 79 % des femmes de 60 ans et plus souhaiteraient avoir plus d'information sur le microbiote (contre 86 % toutes catégories confondues).
En parallèle, les groupes âgés de 25 à 34 ans et de 35 à 44 ans sont ceux qui ont le plus de connaissances sur ce qu’il y a à savoir et sur ce qu’il y a à faire pour préserver le microbiote vaginal.
Par exemple, les femmes âgées de 35 à 44 ans ont plus souvent rencontré le terme « flore vaginale » que les autres (47 % savent avec exactitude ce que c’est, contre 40 % toutes catégories confondues).
Le groupe âgé de 25 à 34 ans est celui qui reçoit le plus d’informations par les médecins. Près d’1 femme sur 2 a eu des explications par son médecin sur ce qu’est le microbiote vaginal et son rôle (48 % contre 35 % toutes catégories confondues). Une grande majorité des femmes du groupe des 25 à 34 ans (56 % contre 42 % toutes catégories confondues) déclarent avoir reçu des informations de leur médecin concernant les bons comportements à adopter pour maintenir un bon équilibre du microbiote vaginal.
L’Observatoire international des microbiotes a également révélé des contrastes frappants entre les pays sur le plan des connaissances, des comportements et des informations fournies par les professionnels de santé.
Méthodologie
Une grande enquête internationale a été réalisée en ligne au sein du Panel Ipsos. 6 500 individus ont été interrogés du 21 mars au 7 avril 2023 dans 7 pays : États-Unis, Brésil, Mexique, France, Portugal, Espagne et Chine.
La collecte a été assurée par la méthode des quotas, il s’agit du plan d'échantillonnage le plus couramment utilisé pour obtenir un échantillon représentatif de la population étudiée. Les variables de quotas se sont ainsi portées au sein de chaque pays sur :
- le genre
- l’âge
- la région
- la catégorie socio-professionnelle
La population interrogée comprend 48% d’hommes, 52% de femmes. L’âge moyen est de 46,9 ans. L’échantillon composé de 6 500 individus permet une analyse fine selon plusieurs tranches d’âge :18-24 ans, 25-34 ans, 35-44 ans, 45-59 ans, 60 ans et plus.
Le questionnaire composé de 26 questions comprend :
- des données socio-démographiques
- l’évaluation des connaissances sur les microbiotes
- le niveau et le souhait d’information des professionnels de santé
- l’identification et l’adoption des comportements destinés à lutter contre les déséquilibres des microbiotes
- le niveau de connaissances, d’informations et les comportements des femmes sur le microbiote vulvo-vaginal
- données de santé