L’impact de l’alimentation occidentale sur la couche de mucus
Par le Dr Larissa Celiberto
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La consommation de fibres aide à réguler le transit. Par ailleurs, comme les enzymes humaines ne sont pas capables de digérer les fibres, celles-ci peuvent également servir de nutriments essentiels pour le microbiote intestinal. En effet les bactéries produisent des enzymes différentes capables de fermenter ces fibres et de les transformer en métabolites importants tels que les AGCC28.
La couche de mucus intestinal peut également servir de source d’énergie alternative à certains microbes intestinaux (80 % de sa masse étant composée de sucres) quand l'alimentation est pauvre en fibres29. Cette augmentation de la consommation de mucus par les bactéries intestinales peut s’avérer nocive : en effet, des études sur les animaux ont montré que les souris recevant une alimentation sans fibres sont plus susceptibles de développer une inflammation et des infections intestinales. Cette susceptibilité est due au microbiote résident qui érode la couche de mucus au point où celle-ci n’est plus en mesure de protéger l’épithélium sous-jacent contre les invasions de pathogènes29. L’alimentation de type occidental modifie la composition du microbiote au profit d’espèces bactériennes proliférant sur le mucus et au détriment des bactéries capables de dégrader les fibres (Fig 4)30.
C’est pourquoi notre alimentation de type occidental peut donner lieu à la perte de bactéries protectrices et à la prolifération de bactéries qui affaiblissent les défenses et les barrières intestinales, contribuant ainsi à déclencher une inflammation chronique de l’intestin.
QU’EST CE QU’UNE ALIMENTATION DE TYPE OCCIDENTAL ?
L’alimentation de type occidental se caractérise par un excès de sucres, de certaines graisses, d’aliments transformés et de pesticides environnementaux, et par une carence en fibres. Ce régime a été associée à l’obésité et à certains troubles inflammatoires et métaboliques comme le diabète de type 2, la résistance à l’insuline et les MICI26. Outre la faible qualité et la haute teneur calorique des aliments qui composent cette alimentation, elle présente une forte carence en fibres en raison du manque de fruits, de légumes et de céréales complètes, ce qui rend la consommation quotidienne de fibre recommandée (28–35 g27 chez l’adulte) extrêmement difficile à atteindre.