L'axe intestin-poumons dans les infections respiratoires virales
Par le Dr Genelle Healey
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La composition des microbiotes intestinal et pulmonaire semblent être perturbées au cours des infections respiratoires, ce qui renforce la théorie selon laquelle tous les sites muqueux sont connectés et que l’axe intestin-poumon est bidirectionnel1. Les bactéries intestinales, leurs fragments, ainsi que les AGCC, traverseraient la barrière intestinale et remonteraient le système lymphatique mésentérique pour atteindre la circulation générale et moduler les cellules immunitaires pulmonaires11. Lors d’une infection grippale, le fonctionnement du microbiote pulmonaire et du système immunitaire est altéré, et l’on observe également une dysbiose intestinale qui expliquerait les symptômes associés semblables à ceux de la gastroentérite (Fig 7A)10.
Les probiotiques peuvent être utiles lors du rétablissement après une infection (microbiote à l'équilibre, contrôle de l’infection, modulation des réponses immunitaires) par le biais des métabolites du microbiote intestinal (AGCC…) ou de produits dérivés de l’hôte.
La dysbiose intestinale peut avoir plusieurs causes probables telles que le manque d’appétit (qui provoque une diminution de l’apport d’aliments et de calories) et la libération de cytokines inflammatoires. Cela peut avoir des conséquences locales – inflammation intestinale, altération de la barrière intestinale, diminution de la production de peptides antimicrobiens (AMP), baisse des taux d’AGCC – pouvant donner lieu à une infection intestinale secondaire10.
L’altération de la barrière intestinale favorise la translocation bactérienne et la libération d’endotoxines dans le sang, ce qui a pour conséquences une inflammation systémique, une aggravation des lésions pulmonaires et une augmentation du risque d’infection bactérienne secondaire10. La baisse de la production d’AGCC par le microbiote intestinal contribue également à la diminution de l’immunité antibactérienne au niveau des poumons10. Cela souligne le rôle essentiel que joue le microbiote intestinal dans la défense des poumons contre les infections respiratoires.
L’utilisation de probiotiques - qui sont des stratégies qui modulent le microbiote intestinal- peut contribuer à réduire la susceptibilité aux infections respiratoires par le biais de l’axe intestin-poumon ou faciliter le rétablissement après une infection (Fig 7B). Plusieurs études menées chez la souris montrent que la prise de probiotiques spécifiques avant une infection grippale réduirait l’accumulation de cellules immunitaires dans les poumons infectés. Ces probiotiques amélioreraient également la clairance virale et l’état de santé général tout en réduisant les altérations du microbiote intestinal12,13.