Stimulation des réponses immunitaires innée et adaptative
Plusieurs études mettent en évidence l’intérêt d’une modulation ciblée du microbiote intestinal dans la prévention des infections respiratoires. En effet, certaines souches pourraient moduler les fonctions immunitaires et améliorer la qualité de vie. La prise de certains probiotiques et prébiotiques pourrait ainsi contribuer à une meilleure résistance contre ce type d’infections et à en diminuer la morbidité.
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Chapitres
A propos de cet article
En 2011, 198 étudiants d’un campus du Massachussetts ont participé à une étude randomisée en double aveugle contre placebo consistant à évaluer l’action de probiotiques pendant 3 semaines pour prévenir la morbidité associée aux infections des voies aériennes supérieures18. Ces infections sont répandues chez des jeunes potentiellement stressés, en dette de sommeil et vivant confinés dans des dortoirs. En moyenne, les volontaires ayant reçu une dose quotidienne d’une souche de Lactobacillus et de Bifidobacterium ont été malades deux jours de moins (sur une durée totale de 6 jours pour la moyenne des infections survenues dans la cohorte), et la sévérité de leurs symptômes a chuté de 34 %. Les probiotiques leur ont conféré une meilleure qualité de vie et une résistance accrue aux pathogènes respiratoires ambiants.
LES SYMBIOTIQUES À L’ESSAI
Une équipe italienne s’est intéressée en 2008 à la contribution des symbiotiques (combinaison de prébiotiques et de probiotiques) à la santé intestinale (ballonnements et transit en particulier) et à la résistance aux infections respiratoires19. Pendant 90 jours, plus de 230 participants ont été répartis en différents groupes combinant probiotiques (3 à 5 souches de Lactobacillus et Bifidobacterium), des prébiotiques de type fructo-oligosaccharides (FOS) et/ou lactoferrine et/ou galacto-oligosaccharides (GOS). Des bienfaits ont été démontrés sur les fonctions intestinales et sur la résistance aux infections respiratoires (diminution du nombre, de la durée et de la sévérité) chez les patients ayant reçu des symbiotiques. La lactoferrine n’a pas semblé apporter de bénéfice comparativement aux FOS et GOS. Cependant, la combinaison des 5 souches de probiotiques avec les FOS ou GOS semble améliorer les symptômes. Les FOS sembleraient agir en synergie avec les bactéries en facilitant leur colonisation de la muqueuse intestinale pour qu’elles exercent leurs effets immunomodulateurs. Une alternative qui aurait toute sa place, selon les chercheurs, dans la prévention à long terme de ce type de pathologies, pour lesquelles les traitements actuels ne sont pas dénués d’effets secondaires.