Le microbiote intestinal, un bon indicateur de longévite ?

Plus on vieillit, plus on abriterait un microbiote intestinal unique. Et c’est cette spécificité qui augure à la fois d’un vieillissement en bonne santé et d’un allongement de l’espérance de vie chez les personnes âgées. Autant d’arguments pour bichonner son microbiote !

Publié le 26 mai 2021
Mis à jour le 14 mai 2024

A propos de cet article

Publié le 26 mai 2021
Mis à jour le 14 mai 2024

Dans l’Antiquité, (sidenote: Haruspice Prêtre et devin chargé de prédire l'avenir et d'interpréter la volonté des dieux par l'examen des entrailles de certains animaux. ) lisait l’avenir dans les entrailles d’un animal sacrifié. Dans un futur proche, sera-t-on capable de prédire notre longévité en analysant les nôtres ? C’est en tout cas ce que suggère une récente publication qui s’est penchée sur les micro-organismes vivants dans les intestins de plus de 9 000 individus âgés de 18 à 101 ans.

Un microbiote intestinal de plus en plus unique


Premier enseignement de cette étude : le microbiote intestinal de chaque être humain semble se singulariser à compter de la quarantaine. Et cette singularité va de pair avec des marqueurs microbiens reconnus bénéfiques en termes d’immunité, d'inflammation, de vieillissement et de longévité. On note d’ailleurs, chez les 80 ans et plus, qui gardent une forte abondance de bactéries du genre Bacteroides et/ou qui ont une communauté microbienne intestinale hétérogène, une espérance de vie diminuée de 4 ans. Ces résultats s’avèrent d’autant plus solides qu’ils sont observés dans 3 groupes d’études distincts démographiquement.

Des composés qui allongent l’espérance de vie ?


Deuxième enseignement de l’étude : la signature intestinale des personnes vieillissant en bonne santé est associée à des métabolites sanguins produites par les bactéries du microbiote intestinal. Par exemple, des produits de dégradation d’acides aminés spécifiques, tryptophane et phénylalanine ont été identifiés. D’une manière intéressante, certains métabolites avaient déjà été observés dans le sang de centenaires comparativement à des individus jeunes en bonne santé. Et d’autres, comme l’indole, avaient déjà démontré leur action sur l’allongement de l’espérance de vie dans de nombreux modèles d’animaux. Ainsi, le vieillissement se caractériserait par une modification de l’activité de la flore intestinale qui ne produirait plus que des molécules spécifiques. On ne le répétera jamais assez : prendre grand soin de son microbiote intestinal à chaque âge de sa vie, augmenterait la durée de vie de l'hôte qui l’héberge et contribuerait à vivre plus longtemps et en meilleur santé. A bon entendeur.

Old sources

Sources:

Wilmanski T, Diener C, Rappaport N, et al. Gut microbiome pattern reflects healthy ageing and predicts survival in humans. Nat Metab. 2021 Feb;3(2):274-286.

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