Microbiote vaginal et prédisposition a la candidose
La composition en lactobacilles du microbiote vaginal influerait sur le risque de développer une candidose, les espèces les plus productrices d’acide lactique inhibant la croissance des levures.
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A propos de cet article
21% Seule 1 femme sur 5 affirme connaître le sens exact du terme « microbiote vaginal »
Le microbiote vaginal est un écosystème microbien dynamique et bien caractérisé. Suivant sa composition il est classé en cinq grands groupes : quatre dominés par une seule espèce de lactobacille (L. crispatus, L. gasseri, L. iners ou L. jensenii) et une cinquième hétérogène avec un plus grand nombre de souches anaérobies, telles Gardnerella vaginalis, Atopobium vaginae et Prevotella spp. Ce dernier est signe de vaginose bactérienne et associé à un risque accru d’infertilité et d’infections sexuellement transmissibles.
Sachant l’impact du microbiote vaginal sur la santé intime de la femme et ses conséquences sur la reproduction, une équipe américaine s’est intéressée au lien entre profil bactérien et colonisation de la levure du genre Candida. Membre commensal du microbiote vaginal, Candida est en revanche responsable de la candidose vulvo-vaginale caractérisée par une réponse agressive de l’hôte face à la prolifération excessive du champignon opportuniste. Des prélèvements vaginaux de 255 femmes entre 14 et 45 ans, d’origine caucasienne (53 %) ou africaine (47 %) ont servi à identifier les lactobacilles dominants ainsi qu’à évaluer et quantifier la colonisation par Candida.
Variations microbio-ethniques et…
Résultats des analyses : 16 % des femmes présentaient une candidose (90 % de C. albicans et près de 10 % de C. glabrata), avec une répartition supérieure chez les microbiotes à prédominance de L. iners versus L. crispatus (respectivement 39 % et 20 %). Cet écart se répercute au niveau ethnique, puisque le groupe « L. iners » est plus fréquemment associé aux femmes d’origine africaine que d’origine caucasienne (46,7 % versus 31,9 %). Un constat de l’étude qui corrobore les données de la littérature.
… régulation acido-lactique
Pour les chercheurs, la corrélation entre espèce de lactobacille et risque de développer une candidose repose sur la capacité plus ou moins importante de chaque souche à acidifier le milieu vaginal. Des tests in vitro ont montré que L. crispatus produit de plus grandes quantités d’acide lactique, menant à une baisse du pH local autour de 4,0 contre un pH 4,6 pour L. iners suffisant pour inhiber la croissance de C. albicans.
Une différenciation des communautés bactériennes vaginales permettrait donc d’identifier une prédisposition aux candidoses. Une première étape vers des approches préventives et curatives personnalisées, via la modulation du microbiote.