Microbiote intestinal et maladies métaboliques : quels liens ?
Chaque jour se produisent en nous des cascades de réactions chimiques qui permettent à notre organisme de se maintenir en vie : c’est le métabolisme. Il est déséquilibré par des modes de vie auxquels il n’est plus adapté (excès de sel, de sucre et de gras, sédentarité...). En conséquence, l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires font des ravages sur toute la planète. Encore insoupçonnée il y a une dizaine d’années à peine, l’implication des bactéries de notre flore intestinale dans ces maladies du monde moderne se révèle pourtant capitale.
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A propos de cet article
Si nos cellules ont besoin des bons carburants pour assurer leurs diverses fonctions, c’est aussi le cas de nos bactéries intestinales : leurs rôles multiples et essentiels au sein de notre grande symphonie métabolique n’ont été que récemment découverts. Gare aux effets néfastes en cas de fausses notes…
Nos intestins abritent un socle commun de bactéries réparties principalement en deux grands groupes : les Bacteroidetes et les Firmicutes, les premières supplantant les secondes lorsqu’on est bien portant. Chez les personnes obèses en revanche, la balance pencherait plutôt du côté des Firmicutes. Or ces espèces de bactéries, nourries par les aliments que l’on ingère – en particulier les sucres lents – en tireraient plus de calories que ne le font les Bacteroidetes, entraînant un surpoids.
Un cercle vicieux inflammatoire
Dès lors, toute une cascade de « mauvaises » réactions de l’organisme se trouve activée par une alimentation trop riche en gras qui déséquilibre le microbiote intestinal. La fonction « barrière » des intestins n’est plus aussi efficace ; ces derniers sont moins résistants et laissent passer des molécules issues des bactéries, ce qui provoque une réponse anormalement persistante et silencieuse du système immunitaire. Impacté par cette inflammation chronique, le pancréas produit moins d’insuline, elle-même moins bien utilisée par nos cellules – c’est l’insulinorésistance, caractéristique du diabète de type 2. Le stockage des graisses dans les tissus et leur transport dans le sang sont eux aussi perturbés. Les vaisseaux sanguins, non seulement encombrés par le gras, se dilatent également moins bien. Au final, une bombe cardiovasculaire faite de graisse abdominale, lipides sanguins élevés, hypertension artérielle et hyperglycémie qui mènent tout droit à ce que l’on appelle le syndrome métabolique.
LES MALADIES MÉTABOLIQUES EN QUELQUES MOTS
- Elles perturbent le métabolisme, c’est-à-dire les réactions biochimiques qui permettent aux cellules de se nourrir, de produire de l’énergie et à l’organisme de se débarrasser de ses déchets
- Elles peuvent apparaître dès la naissance ou se développer plus tardivement dans la vie en raison de certains facteurs (mauvaise alimentation…)
- Les plus connues d’entre elles sont l’obésité, le diabète ou encore l’hypertension artérielle
Les gardiennes de notre métabolisme
Au contraire, dans le cas d’une alimentation bénéfique pour notre flore intestinale comme le régime méditerranéen (alimentation riche en fruits, légumes et huile d’olive et faible en viande), une mécanique vertueuse se met en route : nos bactéries produisent des acides gras à chaîne courte (AGCC), source d’énergie pour nos cellules Ces AGCC interviennent dans la régulation de l’appétit, du transit et de la formation des graisses. Ils peuvent agir sur la production d’insuline et la tension artérielle. Certains, comme le butyrate, protègent nos cellules intestinales de l’inflammation et les aident à lutter contre des microbes agressifs. Ils auraient même des propriétés anti-cancéreuses. Sans compter que les bactéries produisent des vitamines (K, H et B) et nous aident à absorber calcium, magnésium, vitamine D et fer. Certains chercheurs n’hésitent plus à l’affirmer : le microbiote intestinal est un organe à part entière.
LE MICROBIOTE INTESTINAL EN CHIFFRES¹
70 % du microbiote global Poids moyen de 1,5 kg
100 trillions de micro-organismes (bactéries, champignons, virus, parasites)
500 à 1 000 espèces
250 à 800 fois plus de gènes que l’ADN humain