Alimentation, contact avec les microbes maternels (vaginaux, cutanés…) lors de l’accouchement et durant les premiers instants de vie… : les facteurs environnementaux jouent un rôle essentiel dans la constitution du microbiote intestinal dès la naissance, puis dans sa composition tout au long de la vie. Et certains ont de quoi surprendre…
Au Japon, on prend son bain en famille !
Parmi eux, le partage de bactéries au sein du foyer familial : chaque maison abrite son propre écosystème bactérien, principalement façonné par les personnes qui y vivent. Pompon au Japon, où prendre un bain en famille est une pratique courante qui n’est pas exclusivement liée à l’hygiène : il s’agit avant tout d’un rituel de relaxation qui sert à renforcer les liens entre générations. Selon la tradition, parents et enfants prennent leur bain en même temps ou les uns à la suite des autres après s’être savonnés et rincés. On y entre donc propre et l’eau, presque exempte de bactéries au départ, sert à tous les participants ; elle se charge successivement d’une partie de leurs bactéries intestinales – en particulier de bifidobactéries, plus abondantes chez les Japonais.
Échanges de bactéries
Certaines bactéries ne résistent ni à la chaleur de l’eau ni à une immersion prolongée d’une heure ou plus. Mais les résultats des analyses menées auprès de 5 foyers nippons - soit 21 personnes au total – ont révélé que 10 % environ des germes identifiés dans l’eau du bain et dans les microbiotes intestinaux des participants étaient communs. Elément complémentaire : la composition du microbiote intestinal des membres d’une même famille est d’autant plus proche que le bain est pris simultanément. Au même titre que la transmission de bactéries de la mère à son enfant, l’eau du bain commun est un vecteur environnemental et bidirectionnel de colonisation de la flore intestinale, concluent les chercheurs.