Type d’accouchement et obésité maternelle pendant la grossesse
Revue de presse
Par le Pr. Ener Cagri Dinleyici
Pédiatrie, Faculté de médecine de l’Université Eskişehir Osmangazi, Eskisehir, Turquie
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Ils façonnent la composition du microbiote infantile et le statut pondéral à l’âge de 1 et 3 ans
L’obésité est un problème de santé mondial chez l’enfant et chez l’adulte, or la composition et les altérations du microbiote ont été évaluées chez des personnes atteintes d’obésité. Il y a une tendance croissante à l’accouchement par césarienne dans le monde entier. Un poids maternel excessif ou une obésité pendant la grossesse sont associés à des taux plus élevés d’accouchement par césarienne, et les enfants nés par césarienne sont plus susceptibles de développer une obésité que ceux nés par voie basse.
Microbiome et statut pondéral à l’étude chez 935 couples mère-nourrisson
La composition et les altérations du microbiote chez des sujets obèses et des nouveau-nés venus au monde par césarienne ont été évaluées précédemment [1]. L’étude Canadian Healthy Infant Longitudinal Development (CHILD) est une étude longitudinale prospective de cohorte de naissance conçue pour recueillir des informations à des moments considérés comme particulièrement critiques pour la santé et le développement des enfants en termes de définition de l’influence de la génétique, de l’épigénétique et du microbiome au début de la vie [2]. Hein Tun et al. [1] ont inclus 935 couples mère-nourrisson dans l’étude et ont évalué le statut pondéral maternel durant la grossesse, la composition du MI des nourrissons (y compris le séquençage de l’ARN ribosomique 16S) après une durée médiane d’1 mois, et les scores Z de l’indice de masse corporelle ajustés en fonction de l’âge et du sexe à l’âge de 1 et 3 ans. Leurs résultats ont révélé que 7,5 % des nourrissons étaient en surpoids à l’âge de 1 an, et que 10,4 % étaient en surpoids à l’âge de 3 ans. Les nourrissons nés par voie basse de mères en surpoids ou obèses étaient 3 fois plus susceptibles d’être en surpoids à l’âge de 1 an, tandis que les nourrissons nés par césarienne de mères en surpoids avaient un risque 5 fois plus élevé d’être en surpoids au même âge. Un risque similaire était observé à l’âge de 3 ans. Une abondance des espèces de Firmicutes dans le MI des nourrissons, en particulier les Lachnospiraceae, est associée à un poids maternel excessif avant la grossesse et à un poids excessif dans l’enfance aux âges de 1 et 3 ans. Les genres de Lachnospiraceae impliqués différaient entre les nourrissons nés par voie basse et ceux nés par césarienne.
Une transmission intergénérationnelle du surpoids et de l’obésité en cas d’accouchement par césarienne ?
Cette étude de 935 couples mère-nourrisson a révélé une nouvelle voie médiatrice séquentielle impliquant le type d’accouchement et une plus grande abondance des Lachnospiraceae en ce qui concerne la transmission inter-générationnelle du surpoids et de l’obésité, en particulier en cas d’accouchement par césarienne. La prévention de l’obésité chez les femmes en âge de procréer est largement reconnue comme importante à la fois pour leur propre santé et pour celle de leur progéniture. Hanson et al. [3] ont souligné que les interventions visant à réduire ou à prévenir l’obésité avant la conception et pendant la grossesse pourraient contribuer de manière substantielle à l’atteinte des objectifs mondiaux de développement durable, en termes de santé, de bien-être, de productivité et d’équité dans les générations actuelles et futures. À ce titre, la compréhension du microbiome jouera, quant à elle, un rôle important.