Sphère vaginale : une efficacité validée
Afin de maintenir une flore protectrice dominée par des lactobacilles, l’administration de probiotiques locaux ou oraux en prévention ou traitement des infections vaginales ainsi qu’un premier essai de transplantation de microbiote vaginal ont été entrepris. Avec des résultats positifs.
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Chapitres
A propos de cet article
41% Seulement 41 % indiquent qu’elles ont pris des probiotiques et/ou des prébiotiques (par voie orale ou vaginale)
PROBIOTIQUES : INTÉRÊT DES BACTÉRIES ET LEVURES
Un microbiote vaginal dominé par des lactobacilles étant considéré comme optimal, les probiotiques vaginaux contiennent sans surprise des souches de Lactobacillus, variables d’une préparation à l’autre (L. acidophilus, L. crispatus, L. reuteri, L. rhamnosus). Une revue réalisée début 2019 20 sur 22 probiotiques vaginaux à application locale disponibles sur le marché souligne leur caractère prometteur pour le traitement et la prévention de la vaginose bactérienne (VB), mais beaucoup moins pour le traitement et la prévention de la candidose vulvovaginale (CVV). Aucune des études ne signale de problème majeur de sécurité.
La détection vaginale de souches probiotiques n’a jamais dépassé la période d’administration, suggérant qu’elles ne parviennent pas à coloniser durablement le milieu.
Outre les probiotiques à usage local, les probiotiques oraux ont pris une importance considérable. En termes de souches, 4 souches (sur 127 lactobacilles vaginaux étudiés) se distinguent, in vitro, par leur capacité à acidifier le milieu, inhiber la croissance de G. vaginalis et de C. albicans et à survivre au transit gastro-intestinal : L. crispatus ; L. gasseri ; L. jensenii et L. rhamnosus21.
Mais qu’en est-il in vivo ? Consommées sous la forme d’un yaourt à boire par des patientes souffrant de VB (2 fois par jour durant 4 semaines), ces 4 mêmes souches permettent 100 % de guérison (score d’Amsel) vs 65 % sous placebo22. Outre les bactéries, certaines levures pourraient également présenter un in- térêt, notamment face à C. albicans : Saccharomyces boulardii, déjà utilisée dans la prévention et le traitement des infections intestinales, secrète naturellement de l’acide caprique qui va modifier la structure de C. albicans ce qui aura pour conséquence de réduire son adhérence, inhiber sa filamentation et sa capacité à former des biofilms23.
Un microbiote vaginal dominé par des lactobacilles étant considéré comme optimal, les probiotiques vaginaux contiennent sans surprise des souches de Lactobacillus
TRANSPLANTATION DE MICROBIOTE VAGINAL : DES PREMIERS ESSAIS ENCOURAGEANTS
En octobre 2019, ont été publiés dans Nature Medicine24 les résultats d’une première étude exploratoire testant la transplantation de microbiote vaginal de donneuses comme alternative thérapeutique chez 5 patientes souffrant de vaginose bactérienne symptomatique, intraitable et récurrente :
4 d’entre elles montrent une rémission complète à long terme (parfois au prix de plusieurs transplantations voire d’un changement de donneuse) jusqu’à la fin du suivi (5 à 21 mois après la transplantation), avec une amélioration marquée des symptômes, des critères d’Amsel, de l’apparence microscopique des liquides vaginaux et la reconstitution d’un microbiote vaginal dominé par les lactobacilles ; une patiente est en rémission incomplète.
Aucun effet indésirable n’est observé. D’où la conclusion des chercheurs quant à la nécessité de nouveaux essais évaluant l’efficacité thérapeutique de la transplantation de microbiote vaginal.