Observatoire international des microbiotes 2nd édition
Par Biocodex Microbiota Institute et IPSOS
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Chapitres
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A propos de cet article
Un début de prise de conscience de l’importance du microbiote pour la santé mais le chemin est encore long : les professionnels de santé ont un rôle clé à jouer dans l’éducation et l’information !
Pour la deuxième année consécutive, le Biocodex Microbiota Institute a confié à Ipsos la réalisation d’une grande enquête internationale sur le microbiote : l’Observatoire International des Microbiotes. L’enquête a été menée par Ipsos auprès de 7 500 personnes dans 11 pays (France, Espagne, Portugal, Pologne, Finlande, Maroc, États-Unis, Brésil, Mexique, Chine et Vietnam). Dans chaque pays, l’échantillon interrogé est représentatif de la population du pays âgée de 18 ans et plus en termes de sexe, d’âge, de profession et de région. L’enquête a été réalisée par Internet, du 26 janvier au 26 février 2024. Voici les principaux enseignements.
11 PAYS
7,500 PARTICIPANTS
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Les connaissances concernant le microbiote et son rôle progressent dans le monde mais il demeure un organe encore trop souvent méconnu
- Cette année encore, seulement 1 personne sur 5 déclare savoir exactement ce que signifie le terme « microbiote » (23 %) mais la notoriété de ce terme tend à progresser (+3 points vs 2023). Au total, ce sont 7 personnes sur 10 qui ont déjà entendu parler du microbiote (+7 points vs 2023).
- La connaissance de la diversité des microbiotes reste limitée, mais progresse également par rapport à l’an passé. Le microbiote intestinal reste le microbiote le plus connu : 26 % savent précisément ce que c’est (+2 points vs 2023). Viennent ensuite le microbiote vaginal (20 %, +3 points vs 2023), le microbiote oral (20 %, +2 points vs 2023), le microbiote cutané (17 % ; +1 point vs 2023) et le microbiote urinaire (16 %, +2 points vs 2023).
- Le rôle et les fonctions du microbiote sont aussi mieux connus par rapport à l’année dernière : 78 % savent que leur alimentation a des conséquences sur l’équilibre de leur microbiote (+2 points vs 2023).
- Cependant, il reste beaucoup de chemin à parcourir, notamment sur les connaissances concernant les caractéristiques et la composition du microbiote. Moins d’1 personne sur 2 sait que le microbiote n’est pas localisé exclusivement dans l’intestin (46 %, +1 point vs 2023), et seule la moitié des répondants sait que le microbiote permet à l’intestin de délivrer au cerveau des informations essentielles pour leur santé (53 %, identique à 2023).
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Pour maintenir leur microbiote équilibré, les populations commencent à changer leurs comportements
- Plus de la moitié de la population interrogée (58 %) déclare avoir déjà changé ses comportements afin de protéger au mieux l’équilibre et le bon fonctionnement de son microbiote. Cette prise de conscience est cependant à relativiser : ils ne sont que 17 % à le faire « beaucoup », 2 personnes sur 5 disant le faire uniquement « un peu » (41 %).
- La grande majorité des répondants déclare avoir adopté des comportements appropriés, même s’ils avouent souvent ne le faire que partiellement. Ils sont ainsi une grande majorité à déclarer manger équilibré et varié (84 %, mais seulement 33 % le font tout à fait), pratiquer une activité physique (78%, mais seulement 35 % déclarent le faire tout à fait), éviter de fumer (76 %) ou limiter les aliments transformés (75 %, mais seulement 26 % disent le faire tout à fait) pour limiter le risque de déséquilibre du microbiote.
- En revanche, certains comportements plus spécifiquement liés à la protection du microbiote sont encore insuffisamment adoptés. 59 % déclarent se laver plusieurs fois par jour, une pratique susceptible de provoquer une dysbiose (un déséquilibre dans la composition du microbiote qui peut provoquer de nombreux problèmes de santé) et 42 % des femmes prennent des douches vaginales, bien que ce soit nocif pour leur microbiote vaginal.
Un « âge d’or du microbiote » ? Les parents et les 25-44 ans, les meilleurs connaisseurs du microbiote contrairement aux seniors
- Les parents d’enfants de moins de 3 ans et les 25-44 ans sont plus sensibilisés et informés : c’est « l’âge d’or du microbiote ».
- On retrouve parmi ces populations une plus forte connaissance du microbiote : 76 % des parents d’enfants de moins de 3 ans, 78 % des 25-34 ans et 75 % des 35-44 ans ont déjà entendu parler du terme « microbiote » (vs 70 % au global).
- Les parents de jeunes enfants (68 %), les 25-34 ans (67 %) et les 35-44 ans (63 %) sont aussi ceux qui déclarent le plus avoir modifié leurs comportements pour protéger l’équilibre et le bon fonctionnement de leur microbiote (vs 58 % au global).
- Cela s’explique en partie par le rôle des professionnels de santé en termes de sensibilisation. Ainsi, 58 % des parents d’enfants de moins de 3 ans, 55 % des 25-34 ans et 47 % de 35-44 ans ont reçu des explications des professionnels de santé qui les suivent sur ce qu’est le microbiote, son rôle et ses fonctions (vs 45 % au global).
- En revanche, alors même que leur âge les expose à des problèmes de santé récurrents, les seniors sont les grands oubliés du microbiote.
- Leur connaissance du microbiote est plus faible : seulement 61 % des 60 ans et plus ont déjà entendu parler du microbiote (vs 70 % au global).
- Avec les professionnels de santé, le sujet est peu abordé : seulement un tiers des seniors ont reçu des informations de leur part sur le microbiote, son rôle et ses fonctions (34 %, vs 45 % au global).
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Reconnue par la population mondiale comme la source d’information la plus fiable sur le microbiote, les professionnels de santé ont un rôle crucial à jouer : ils encouragent l’adoption de bons comportements chez leurs patients
- Les professionnels de santé, l’interlocuteur le plus crédible pour transmettre l’information : plus de 3 répondants sur 4 considèrent les professionnels de santé comme la source d’information la plus fiable sur le microbiote (78 % ; première source mentionnée).
- Par rapport à l’année dernière, les populations ont été plus sensibilisées sur le microbiote par leurs professionnels de santé, une évolution encourageante. Ainsi, 45 % ont eu des explications sur ce qu’est le microbiote, un indicateur qui progresse de 6 points par rapport à 2023.
- Cette sensibilisation faite par les professionnels de santé est d’autant plus importante qu’elle a un impact majeur sur les connaissances et comportements des patients. En effet, les individus ayant reçu de manière répétée des informations de la part d’un professionnel de santé sur le microbiote ont une meilleure connaissance du microbiote (53 % savent précisément ce que c’est, vs 23 % au global). Ils sont aussi plus susceptibles d’avoir changé leurs comportements pour maintenir leur microbiote équilibré (95 %, vs 58 % au global).
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