Contre l’asthme, bienvenue à la poussière de la ferme !

De précédentes études ont montré que grandir dans une ferme protège de l’asthme et des allergies. Cette fois, les chercheurs tentent d’en savoir plus en analysant la composition microbienne des poussières de nos maisons, à la ferme vs. dans les autres environnements domestiques. Objectif : identifier un microbiote d’intérieur favorable à la santé.

Publié le 08 octobre 2019
Mis à jour le 25 juin 2024
Actu GP : Contre l’asthme, bienvenue à la poussière de la ferme !

A propos de cet article

Publié le 08 octobre 2019
Mis à jour le 25 juin 2024

 

De tout temps, les jeunes enfants ont dû s’adapter à la richesse microbienne de leur environnement de vie. Mais avec l'urbanisation, nos logements ont perdu de cette richesse et la fréquence de l’asthme (et des allergies) a augmenté simultanément. De nombreux scientifiques supposent un lien entre les deux phénomènes et cherchent à le documenter et à en comprendre les mécanismes. Une équipe internationale de recherche vient d’avancer sur la question.

Un miroir de l’environnement

Première étape : l’analyse du microbiote (l’ensemble des micro-organismes) présent dans les poussières collectées dans des fermes d’une part et dans les autres maisons d’autre part, dans le cadre de deux études menées sur des cohortes d’enfants finlandais âgés de deux mois (et pour lesquels de l’asthme a pu être diagnostiqué dans les 6 premières années de vie). D’importantes différences de composition ont été relevées : les poussières des fermes renfermaient une forte richesse bactérienne et, bien qu’en faible quantité, des bactéries spécifiques et des espèces (sidenote: archées micro-organismes de petite taille qui ne se distinguent pas des bactéries sur le plan morphologique, mais qui s’en différencient sur le plan génétique. )  typiquement associés au (sidenote: rumen premier estomac des ruminants )  du bétail. Le microbiote domestique non-agricole présentait d’importantes proportions de bactéries associées à l’Homme. Enfin, l’abondance des champignons variaient selon les habitats, mais de manière non significative.

Une diversité protectrice

Ces différences de composition ont été mises en relation avec le fait de développer de l’asthme dans les 6 premières années de vie. Résultat : chez les enfants grandissant dans un environnement non-agricole, le risque d'asthme diminuait à mesure que la composition microbienne des poussières de leur maison se rapprochait de celle des fermes. Tendance confirmée par la suite auprès d'enfants allemands vivant en milieu rural. Bien que « l’effet protecteur de la ferme » demeure intriguant, l’ensemble des données recueillies confirment l’hypothèse selon laquelle les bactéries et archées spécifiques présentes dans l’environnement intérieur, et particulièrement dans la poussière, peut protéger contre l’asthme. Une bonne nouvelle qui pourrait mener à des stratégies de prévention d’un nouveau genre.

Old sources


Sources :

Kirjavainen PV, Karvonen AM, Adams RI, et al. Farm-like indoor microbiota in non-farm homes protects children from asthma development. Nat Med. 25(7):1089-1095. 2019

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