Microbiote vaginal #19
Par le Pr. Satu Pekkala
Chercheur à l’Académie de Finlande, Faculté des sciences du sport et de la santé, Université de Jyväskylä, Finlande
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Chapitres
A propos de cet article
Cancer du col de l’utérus : l’étau se resserre autour de Lactobacillus iners
Le papillomavirus humain à haut risque (HPV-HR) is la cause principale de cancer du col de l’utérus. L’activité sexuelle, le tabagisme et la contraception orale comptent parmi les nombreux facteurs qui influencent l’infection initiale, la régression ou l’apparition du HPV-HR et l’évolution potentielle vers le cancer. Ces dernières années, le microbiote vaginal a été ajouté à la liste. La valeur de cette étude est donc claire, puisqu’elle contrôlait le microbiote du col de l’utérus de femmes chinoises infectées par le HPV-HR présentant des lésions du col de l’utérus histologiquement confirmées et principalement de faible gravité. Une analyse de l’ARNr 16S des 73 participantes de l’étude (âgées de 24 à 68 ans) a montré que le HPV avait disparu chez 45 femmes (61,6 %) au bout de la période d’étude de 12 mois. La disparition ou non du virus n’était pas due à la différence d’âge des patientes, au stade de la maladie, au sous-type de HPV, au type de communauté bactérienne vaginale ou à la diversité du microbiote vaginal. En revanche, certaines espèces bactériennes semblent être impliquées : chez les femmes appauvries en entérocoques ASV_62 et enrichies en Lactobacillus iners au début de l’étude, le HPV-HR était moins susceptible de disparaître au cours des douze mois. La seule exception concernait 22 femmes ayant eu recours à un traitement chirurgical (conisation) pour les lésions de forte gravité, peut-être parce que l’impact immédiat de la résection des lésions sur la disparition du HPV a masqué l’impact de la flore. Un lien possible entre L. iners et le HPV-HR avait précédemment été documenté par une méta-analyse, qui suggérait un risque deux à trois fois plus élevé de HPV-HR persistant lorsque le microbiote vaginal est dominé par L. iners. La bactérie semble être flexible et adaptable, dominant le microbiote vaginal de certaines femmes pendant la menstruation ou des épisodes de vaginose bactérienne. D’autre part, L. iners (CST III) est fréquemment décrit comme l’une des communautés bactériennes vaginales les plus fréquentes dans le microbiote vaginal des femmes asiatiques en âge de procréer. D’après la littérature actuelle, on ignore donc encore si cette souche spécifique de Lactobacillus doit être considérée comme bénéfique, pathogène ou les deux. Des travaux supplémentaires sont également nécessaires pour clarifier les mécanismes à travers lesquels L. iners favorise l’infection persistante au HPV ou la progression des lésions, étant donné, notamment, que l’étude ici mentionnée concernait un petit nombre de patientes.