2024: Ce que les femmes savent (et ignorent) de leur microbiote vaginal Observatoire International des Microbiotes

Une grande enquête internationale sur le microbiote, l'Observatoire International des Microbiotes, a été réalisée par le Biocodex Microbiota Institute et Ipsos. Qu'en est-il de la connaissance des femmes sur leurs microbiotes et plus particulièrement le microbiote vaginal ? 

La deuxième vague de cette étude met de nouveau en avant un déficit de connaissances des femmes sur le microbiote vaginal, celui-ci restant largement méconnu. Cependant, elle souligne également que les connaissances et les comportements s'améliorent cette année grâce à une sensibilisation croissante de la part des professionnels de santé. Cette sensibilisation doit maintenant se renforcer et s’étendre à toutes les femmes, en particulier aux plus âgées.

1. Le microbiote vaginal reste encore méconnu même si les connaissances progressent timidement cette année

Seulement 1 femme sur 5 déclare savoir exactement ce qu’est le microbiote vaginal

La notoriété du terme progresse par rapport à l’année dernière: 22% (+2 points)

Mais elle reste faible : ce sont toujours près de la moitié des femmes qui n'ont jamais entendu parler de microbiote vaginal (48%, -5 points vs 2023, contre 51% hommes et femmes confondus).

Les femmes sont plus familières du terme « flore vaginale »

Même si la connaissance du terme reste superficielle : seule une femme sur deux sait précisément ce qu'est la flore vaginale (53% contre 42% hommes et femmes confondus).

Quelques bonnes connaissances sur certaines caractéristiques du microbiote vaginal:

Près de 7 femmes sur 10 (69%) savent que les antibiotiques peuvent altérer le microbiote vaginal.

69% savent que la sécheresse/déshydratation vaginale a des conséquences sur le microbiote vaginal.

Des connaissances encore trop faibles mais qui s’améliorent par rapport à l’année dernière:

55% des femmes savent que de l’enfance à la ménopause, le microbiote vaginal d’une femme ne reste pas le même.

(+6 points vs 2023)

44% savent que la vaginose bactérienne est associée à un déséquilibre du microbiote vaginal (+8 points vs 2023).

55%

 

 

 

 

 

seule 1 femme sur 2 sait que le tabac a des conséquences sur le microbiote vaginal (55%)

30%

3 femmes sur 10 savent que le microbiote vaginal est équilibré lorsque sa diversité bactérienne est faible (30% ; +2 points vs 2023)

43%

 

 

 

 

savent que le microbiote intestinal influe sur le microbiote vaginal.

Le microbiote vaginal

En savoir plus

2. Cette année, les femmes sont de plus en plus nombreuses à adopter des comportements visant à préserver le microbiote vaginal, même si certaines mauvaises pratiques persistent

L’adoption de comportements visant à protéger le microbiote vaginal est contrastée : alors que les femmes sont très nombreuses à porter des sous-vêtements en coton (86%, +2 points vs 2023), les autres comportements bénéfiques sont moins largement adoptés.

86%

 

 

 

des femmes interrogées portent des sous-vêtements en coton (+2 points vs 2023),

63%

2 femmes sur 3 évitent de pratiquer l’automédication.

61%

 

et 3 sur 5 utilisent une solution nettoyante sans savon (+3 points vs 2023).

Image
Actu GP : Infections urinaires récurrentes a la ménopause, la faute au microbiote de la vessie ?

Certains comportements nocifs au microbiote vaginal restent ancrés dans les pratiques : malgré une diminution par rapport à l’année dernière.

42%

plus de 2 femmes sur 5 prennent des douches vaginales (-3 points vs 2023),

53%

 

 

dorment avec des sous-vêtements (+1 point vs 2023).

3. Une sensibilisation accrue des professionnels de santé, qui doit s’accentuer pour répondre aux demandes des femmes

La sensibilisation faite par les professionnels de santé sur le microbiote vaginal progresse cette année.

43%

 

des femmes ont reçu des explications sur ce qu’est le microbiote vaginal

(+7 points vs 2023).

48%

 

Près de la moitié des femmes ont été sensibilisées à l’importance de préserver autant que possible leur microbiote vaginal

(+8 points vs 2023).

48%

 

indique qu’un professionnel de santé leur a déjà expliqué les bons comportements à adopter pour préserver le plus possible leur microbiote vaginal

(+7 points vs 2023).

Même si ces progrès sont notables, ils ne concernent qu’une minorité de femmes, illustrant des résultats perfectibles sur les informations transmises par les professionnels de santé concernant le microbiote vaginal.

D’autant plus que les femmes réclament largement cette sensibilisation:

Actu GP : La dysbiose vaginale à l’origine de certains cas d’infertilité ?

88% d’entre elles aimeraient être plus informées sur l’importance du microbiote vaginal et son impact sur la santé (+2 points vs 2023).

4. L’âge, un facteur déterminant concernant le microbiote vaginal : les 60 ans et plus moins sensibilisées, contrairement aux 25-34 ans et aux jeunes mamans

Cette année encore, les femmes âgées de 60 ans et plus restent les moins informées et les moins sensibilisées sur le microbiote vaginal, alors même qu’elles sont plus exposées à des problèmes de santé.

Seulement 41% des 60 ans et plus savent ce qu’est le microbiote vaginal, contre 52% parmi l’ensemble des femmes.

Elles manquent aussi de connaissances sur le rôle et les fonctions du microbiote vaginal :

Moins de la moitié des femmes âgées de 60 ans et plus (49%) savent que le vagin est auto-nettoyant (vs 56% parmi l’ensemble des femmes).

Actu GP : Vaginose bactérienne : bientôt une greffe de microbiote vaginal ?

Seules 39% savent que la vaginose bactérienne est associée à un déséquilibre du microbiote vaginal (vs 44% parmi l’ensemble des femmes).

Malgré ces lacunes, les femmes de 60 ans et plus se démarquent sur l’adoption de certains comportements visant à préserver l’équilibre du microbiote vaginal:

76%

 

 

 

 

 

3 sur 4 évitent de s’appuyer sur l’automédication. (vs 63% parmi l’ensemble des femmes)

67%

 

 

 

évitent de prendre des douches vaginales. (vs 58% parmi l’ensemble des femmes)

56%

Elles sont cependant moins nombreuses à utiliser une solution nettoyante sans savon (56%, vs 61% parmi l’ensemble des femmes) et à dormir sans sous-vêtements (43%, vs 47% parmi l’ensemble des femmes).

Une population moins sensibilisée par les professionnels de santé : seulement un tiers des femmes âgées de 60 ans et plus se sont vu expliquer ce qu’est le microbiote vaginal par un professionnel de santé (32%, vs 43% parmi l’ensemble des femmes).

Avez-vous déjà entendu parler de « dysbiose » ?

En savoir plus

Les femmes âgées de 25 à 34 ans et les mères d’enfants de moins de 3 ans apparaissent plus informées et sensibilisées au microbiote vaginal.

Quand les interactions sociales façonnent nos microbiotes

62% des 25-34 ans et 60% des mères d’enfants de moins de 3 ans savent ce qu’est le microbiote vaginal (vs 52% parmi l’ensemble des femmes).

Des meilleures connaissances sur le microbiote vaginal : 69% des 25-34 ans et 67% des mères savent que chaque femme a un microbiote vaginal unique (vs 64% parmi l’ensemble des femmes).

Is bacterial vaginosis a disease?

Elles sont aussi plus nombreuses à savoir que le vagin est auto-nettoyant : 61% des 25-34 ans et 60% des mères le savent (vs 56% parmi l’ensemble des femmes).

Elles sont plus nombreuses à avoir adopté certains comportements bénéfiques pour leur microbiote vaginal : 

71%

 

 

 

Des mères d'enfants de moins de 3 ans utilisent une solution nettoyante sans savon, une pratique bénéfique pour le microbiote vaginal

vs 67%

 

 

Des 25-34 ans

vs 56%

Des 60 ans et plus

Les 25 à 34 ans et les mères d’enfants de moins de 3 ans sont 54% à dormir sans sous-vêtements (vs 47% parmi l’ensemble des femmes).

54% des 25-34 ans et 55% des mères d’enfants de moins de 3 ans ont reçu des informations de la part d’un professionnel de santé sur ce qu’est le microbiote vaginal (vs 43% parmi l’ensemble des femmes).

Méthodologie

Cette deuxième édition de l’Observatoire International des Microbiotes a été menée par Ipsos auprès de 7 500 personnes, dans 11 pays (France, Espagne, Portugal, Pologne, Finlande, Maroc, Etats-Unis, Brésil, Mexique, Chine et Vietnam). Quatre nouveaux pays ont été inclus dans cette 2ème  édition : la Pologne, la Finlande, le Maroc et le Vietnam.

L’enquête a été réalisée par Internet, du 26 janvier au 26 février 2024. Dans chaque pays, l’échantillon interrogé est représentatif de la population du pays âgée de 18 ans et plus en termes de :

  • sexe
  • d’âge
  • de profession
  • de région

La représentativité a été assurée par la méthode des quotas, il s’agit du plan d'échantillonnage  le plus couramment utilisé pour obtenir un échantillon représentatif de la population étudiée. Les variables de quotas se sont ainsi portées au sein de chaque pays sur le genre, l’âge, la région, et la catégorie socio- professionnelle. Les données ont été redressées :

  • au sein de chaque pays pour assurer une fois de plus la représentativité de chacune des populations
  • global pour que chaque pays représente chacun le même poids. Les analyses statistiques ont été réalisées par le logiciel Cosi (M.L.I., France, 1994), prenant comme seuil de significativité 95%.

La population interrogée comprend 48% d’hommes, 52% de femmes. L’âge moyen est de 46,1 ans. L’échantillon composé de 7500 individus permet une analyse fine selon les tranches d’âge :

  • 18-24 ans
  • 25-34 ans
  • 35-44 ans
  • 45-59 ans
  • 60 ans et plus

Les évolutions mesurées d’une année sur l’autre, l’ont été à périmètre constant, c’est-à-dire qu’elles ont été calculées en ne tenant compte que des pays présents à la fois dans la 1ère et la 2nde édition de l’enquête. Si nous disposons de résultats pour les nouveaux pays intégrés en plus dans cette nouvelle enquête (Pologne, Finlande, Maroc et Vietnam), en revanche ils n’ont pas été pris en compte pour le calcul des évolutions puisqu’ils n’étaient pas présents dans la 1ère édition de l’enquête.

Le questionnaire est composé de 27 questions, il comprend : 

  1. des données socio-démographiques
  2. l’évaluation des connaissances sur les microbiote
  3. le niveau et le souhait d’information des professionnels de santé
  4. l'identification et l'adoption des comportements destinés à lutter contre les déséquilibres des microbiotes
  5.  le niveau de connaissances, d’informations et les comportements des femmes sur le microbiote vulvo-vaginal
  6. des données de santé.

Le questionnaire avait une durée de 10 minutes, les 7500 individus devaient répondre à l’ensemble du questionnaire pour faire partie de l’enquête. Les termes utilisés dans le questionnaire pour parler du microbiote ont été traduits et adaptés en fonction des termes utilisés dans chaque pays.

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