Zoom sur le rôle des peptides antimicrobiens
Petits peptides multifonctionnels présents dans le règne animal et végétal, les peptides antimicrobiens (PAM) protègent l’hôte des agressions de micro-organismes pathogènes. Parmi eux, les défensines ainsi nommées pour leur action de défense de l’organisme.
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Chapitres
A propos de cet article
Parmi les peptides antimicrobiens, les défensines jouent un rôle majeur dans l’immunité innée. Dix défensines ont été identifiées chez l’Homme : 6 α-défensines, principalement sécrétées par les cellules de Paneth, les neutrophiles et certaines populations de macrophages de l’intestin grêle ; et 4 β-défensines sécrétées par les cellules épithéliales5.
Mécanismes d'action
Les mécanismes d’action des peptides antimicrobiens sont variables8 : certains perforent les membranes bactériennes et provoquent un efflux d’ions et de nutriments, une perte de la structure, voire la lyse bactérienne ; d’autres « enlacent » les bactéries pour limiter leur passage à travers l’épithélium intestinal sans pour autant les tuer ; en d’autres termes, ils réduisent la colonisation de pathogènes, modifiant la composition et la densité des communautés bactériennes de la lumière digestive.
Maladie de crohn et baisse des défensines
Lorsque la MC touche l’iléon, la production de certaines α-défensines baisse, ce qui réduit l’activité antibactérienne et facilite la pénétration de bactéries pathogènes5. Parmi les explications possibles, une mutation du gène NOD2, impliqué dans la reconnaissance de la surface des bactéries et l’initiation de la production des défensines ; et des défauts de certaines voies de signalisation, dont le dérèglement intervient dans le développement de nombreux cancers chez l’homme. Pour certains chercheurs, la réduction des α-défensines ne serait pas la cause mais la conséquence d’une inflammation4. Dans les MC coliques, seuls les taux de β-défensines sont perturbés5 : augmentation de la sécrétion de la β-défensine de type 2 et diminution du type 1. Certains scientifiques incriminent, entre autres, un nombre inférieur de copies du gène localisé sur le chromosome 8 chez les malades (3 au lieu de 4).