Focus sur les risques de surpoids et d’obésité
Une dysbiose intestinale induite par la prise d’antibiotiques serait à l’origine de certains cas de surcharge pondérale chez le jeune enfant. Une exposition péri-natale ou de traitements répétés au cours des 24 premiers mois de vie sont les principaux facteurs de risque.
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A propos de cet article
ETUDE DU RISQUE PRÉCOCE DE SURPOIDS GRÂCE À LA LITTÉRATURE
Parmi les risques métaboliques liés à une altération du microbiote intestinal, celui d’apparition précoce de surpoids ou d’obésité pose question. Treize travaux observationnels et méta-analytiques répondant aux critères d’inclusions préalablement définis et identifiés à partir d’un corpus de 4 870 publications internationales ont permis de préciser le sujet2 en suivant l’évolution pondérale de 527 504 enfants exposés à des antibiotiques dans les 24 premiers mois de vie. Des travaux affinés par l’étude spécifique d’une période de six mois après la naissance et par la précision du nombre et du type de molécules antibiotiques administrées.
TRAITEMENT PRÉCOCE OU CYCLES RÉPÉTÉS : RISQUE PONDÉRAL ACCRU
L’analyse des données recueillies a permis de constater une légère augmentation du risque de surpoids ou d’obésité lors d’un traitement post-natal (dans les six mois après la naissance. OR : 1.20) ou d’une administration répétée d’antibiotiques (plus d’un traitement. OR : 1.24) avant deux ans. A contrario, une thérapie unique ou intervenant après le premier semestre de vie ne paraît pas impacter négativement l’évolution pondérale des enfants. Une interrogation demeure : est-ce un lien de causalité direct : l’action de l’antibiotique qui entraîne un problème de poids dans l’enfance ? Ou est-ce une causalité inverse : l’obésité dans l’enfance serait associée à un risque accru d’infections conduisant à des traitements antibiotiques additionnels ? Les partisans de la première hypothèse estiment qu’une colonisation intestinale délétère serait à même de jouer un rôle particulier, au vu de son implication, déjà documentée, dans le développement de troubles métaboliques. En tout état de cause, les résultats de recherche montrent que l’administration d’antibiotiques doit être considérée avec précaution en période péri-natale.