Chez l’adulte
La diarrhée fonctionnelle, les ballonnements fonctionnels, et surtout le SII et la constipation fonctionnelle sont les TFI rencontrés chez l’adulte. Comme chez l’enfant, leur étiologie est mal comprise.
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Chapitres
A propos de cet article
UNE SIGNATURE MICROBIENNE
Une équipe italienne a émis l’hypothèse que des marqueurs bactériens et biologiques (AGCC) pourraient être utilisés pour distinguer les différents sous-types de SII, trouble touchant de 7 % à 21 % la population générale selon les pays considérés. La caractérisation des échantillons fécaux de 40 patients souffrant d’IBS (cinq échantillons prélevés à quatre semaines d’intervalle) a mis en évidence que certaines espèces bactériennes permettaient de discriminer les différents sous type d’IBS : en particulier, un nombre prépondérant de bactéries appartenant aux familles Ruminococcaceae et Lachnospiraceae a été observé chez le sous type IBS-C comparativement au sous-type IBS-D. Les concentrations fécales d’AGCC sembleraient être également des marqueurs efficaces pour distinguer les différents sous types : entre autres, les concentrations fécales d’acétate, butyrate, propionate et valérate sont significativement plus élevées chez les patients où la diarrhée prédomine comparativement aux patients à tendance constipée. Enfin, pour chaque sous-type pathologique, les signatures bactériennes identifiées pourraient être corrélées avec une concentration fécale d’AGCC spécifique, un niveau de cytokines fécales ainsi que la consistance des selles.
LES SOUS-TYPES D’IBS SELON ROME IV
- IBS-D(diarrhée prédominante)
- IBS-C (constipation prédominante)
- IBS-M (situations mixtes)
- IBS-U (non classifié)
Les mécanismes physiopathologiques relevant d’un sous-type plutôt que d’un autre restent obscurs, mais les différences cliniques laissent présager de l’existence de marqueurs biologiques spécifiques, susceptibles d’orienter le diagnostic et la prise en charge
CONSTIPATION CHRONIQUE : LA VOIE DE LA SÉROTONINE (5-HT)
Moins souvent évoquée, la constipation chronique de l’adulte affecte également la qualité de vie. Le trouble touche entre 2 % et 20 % de la population selon les études ; il s’accompagne fréquemment d’une dysbiose intestinale et pourrait impliquer des interactions véhiculées par les hormones. Une équipe internationale s’est intéressée à la sérotonine, neurotransmetteur-clé de l’axe intestin-cerveau, qui serait impliquée dans la motilité gastrointestinale. Secrétée à 95 % par les cellules entérochromaffines, sa concentration pourrait être régulée par le microbiote intestinal via l’expression du transporteur de la sérotonine (SERT). Des transplantations fécales de sujets humains constipés chroniques et d’individus sains chez des souris au microbiote atténué par antibiothérapie ont permis de tester cette hypothèse. Les souris transplantées ont rapidement présenté une réduction du péristaltisme intestinal, des paramètres de défécation anormaux, une surexpression de SERT au niveau du côlon et une réduction de concentration en sérotonine. La caractérisation des populations bactériennes chez ces souris a montré un appauvrissement en genres Clostridium, Lactobacillus, Desulfovibrio et Methylobacterium et un enrichissement en genres Bacteroides et Akkermansia. Une dysbiose prononcée qui, selon les chercheurs, pourrait déclencher une régulation positive de l’expression du SERT, et par conséquent une recapture accrue de la sérotonine responsable d’une diminution de la motilité intestinale.
13 Cao H, Liu X, An Y, et al. Dysbiosis contributes to chronic constipation development via regulation of serotonin transporter in the intestine. Sci Rep. 2017;7(1):10322.
14 Gargari G, Taverniti V, Gardana C, et al. Fecal Clostridiales distribution and short-chain fatty acids reflect bowel habits in irritable bowel syndrome. Environ Microbiol. 2018;20(9):3201-3213.
15 Chey WD, Kurlander J, Eswaran S. Irritable bowel syndrome: a clinical review. JAMA. 2015;313(9):949-958.