Que faut-il en retenir ?
Unanimement reconnus comme l'un des progrès les plus importants du XXe siècle, les antibiotiques ont sauvé des millions de vies.
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Chapitres
A propos de cet article
Mais ils peuvent également avoir un impact délétère sur les microbiotes :
- une dysbiose induite par les antibiotiques, associée à des conséquences sanitaires à court et à long terme ;
- la multiplication de réservoirs de gènes et d'organismes de résistance spécifiques à l’hôte, suite à une utilisation abusive ou excessive des antibiotiques.
Il en ressort que les antibiotiques doivent être administrés avec précaution et que leur utilisation doit être plus rationnelle.
La dysbiose induite par les antibiotiques peut affecter tous les microbiotes humains :
-
Le microbiote intestinal :
La diarrhée, principal effet secondaire à court terme après la prise d'antibiotiques, se produit chez jusqu'à 35 % des patients traités1,2,3; -
Le microbiote urogénital :
Après un traitement antibiotique, entre 10 et 30 % des femmes développent une candidose vulvo-vaginale4; -
Le microbiote cutané :
60 % des patients traités pour l'acné hébergent des souches de Cutibacterium acnes résistantes aux macrolides; -
Le microbiote ORL (oreille, nez, gorge) :
Les antibiotiques administrés pour les infections des voies aériennes supérieures multiplient par 2,6 l'incidence de l'otite moyenne aiguë; -
Le microbiote pulmonaire :
Les antibiotiques à large spectre utilisés pour traiter les infections pulmonaires sont considérés comme l'un des principaux facteurs responsables des résistances aux antibiotiques.
Que faire ?
Pour prévenir la dysbiose :
- adopter une alimentation plus diversifiée, riche en fibres : l'alimentation a une influence considérable sur la composition du microbiote intestinal5 ;
- l'utilisation de probiotiques6 : lorsqu'ils sont administrés en quantités suffisantes, ces microorganismes vivants (levures ou bactéries) confèrent un avantage certain pour la santé de l'hôte7 ;
- utilisation de prébiotiques : substrat utilisé de manière sélective par les micro-organismes de l'hôte, conférant un avantage pour la santé8.
Pour promouvoir la reconstruction et la fonctionnalité du microbiote dysbiotique :
- l'utilisation de probiotiques6 (levures ou bactéries) peut être utile ;
- la transplantation de microbiote fécal pour traiter uniquement les infections récurrentes à Clostridioides difficile9.
Pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens :
- explorer la thérapie par les phages10 : les bactériophages, prédateurs naturels des bactéries, étaient utilisés pour traiter les infections bactériennes avant l'avènement des antibiotiques ;
- étudier le système CRISPR/Cas911 : ces « ciseaux moléculaires » pourraient être utilisés pour mettre en oeuvre des corrections de gènes ;
- envisager des thérapies basées sur les nanomatériaux12 : les propriétés physiques de certains nanomatériaux leur confèrent la capacité de cibler les biofilms.