Microbiote urinaire et urétral #18
Par Pr. Satu Pekkala
Chercheur à l’Académie de Finlande, Faculté des sciences du sport et de la santé, Université de Jyväskylä, Finlande
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Chapitres
A propos de cet article
Urétrites idiopathiques masculines : de nouvelles étiologies infectieuses identifiées ?
Des chercheurs australiens ont souhaité déterminer quels agents infectieux, hormis ceux déjà connus, pouvaient contribuer aux urétrites non gonococciques chez l’homme et ce, en tenant compte de leurs pratiques sexuelles et du genre de leur partenaire. Pour cela, ils ont réalisé une étude de cas incluant 199 hommes ; parmi eux, 96 présentaient des symptômes d’urétrite idiopathique et les 103 qui n’en présentaient pas servaient de sujets contrôles. D’âge médian de 31 ans, 73 ont eu une relation avec un homme dans le mois précédant l’inclusion (classés HSH), les autres étant classés HSF. Pour tous, les chercheurs disposaient d’échantillons de microbiote urinaire et urétral utilisables pour une analyse par séquençage. Leurs résultats ont montré qu’Haemophilus influenzae, qui colonise naturellement le microbiote du nasopharynx, était plus abondante chez les HSH avec urétrite idiopathique. De plus, H. influenzae était bien associée à des caractéristiques cliniques telles que sensations de brûlure urétrale, dysurie et écoulement purulent. Selon les chercheurs, le sexe oral sans préservatif pourrait être le principal mode de contamination par cette bactérie. Le genre Corynebacterium était quant à lui augmenté chez les HSF atteints, ce qui est surprenant car il est considéré commensal dans le microbiote génital masculin. Certaines espèces spécifiques de Corynebacterium pourraient devenir pathogènes lorsque leur charge est élevée, d’après les scientifiques. Ureaplasma, Staphylococcus haemolyticus, Streptococcus pyogenes, Escherichia et Streptococcus pneumoniae étaient également augmentés dans le microbiote urinaire et urétral des sujets symptomatiques et pourraient donc tous favoriser l’urétrite. De possibles causes infectieuses d’urétrites non gonococciques jusque-là qualifiées d’idiopathiques ont ainsi été découvertes. Si ces résultats sont confirmés par d’autres études, les médecins pourraient à terme proposer des traitements plus ciblés à leurs patients.